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Le bilan contrasté d’Abbas Mahamat Tolli à la tête de la BEAC : entre succès économiques et crise de gouvernance


Depuis sa nomination en juillet 2016, Abbas Mahamat Tolli a dirigé la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) dans un contexte économique difficile marqué par une récession due à la chute des cours du pétrole. La CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) composée de six États dépendants des ventes d’hydrocarbures a été fortement touchée, entraînant une série de réformes conjointes avec le FMI pour éviter une dévaluation du FCFA, la monnaie commune.

Les réformes entreprises en collaboration avec le FMI, dont le Programme des Réformes Économiques et Financières de la CEMAC (PREF-CEMAC), ont permis d’éviter une catastrophe économique. La BEAC, sous la direction de Tolli, a joué un rôle crucial dans la réussite de ces réformes, contribuant à la stabilité financière de la région.

La gestion financière de la BEAC sous la houlette de Tolli a également affiché des résultats remarquables, avec un bénéfice net record de 310 milliards de FCFA en 2023, le plus élevé depuis la création de l’institution. Ces résultats ont été obtenus grâce à des mesures de réduction des charges et d’augmentation des recettes, générant des résultats bénéficiaires depuis 2017.

La reconstitution des réserves de changes a été l’un des défis majeurs de Tolli, visant à assurer la stabilité monétaire dans la CEMAC. Grâce à des réformes rigoureuses, les réserves de change sont passées de 1,7 mois d’importations de biens et services en 2016 à 4 mois à la fin de 2023, éloignant la région du risque de dévaluation.

Face aux chocs mondiaux tels que la crise du COVID-19 et la guerre en Ukraine, la BEAC a réagi rapidement pour limiter les impacts et stabiliser le système financier régional. Des mesures spéciales ont été prises pour assouplir les conditions monétaires pendant la crise sanitaire, et un resserrement de la politique monétaire a été mis en place en réponse à la guerre en Ukraine.

Le mandat de Tolli a également été marqué par des réformes visant à dynamiser le marché des titres publics, avec une augmentation significative de l’encours des titres publics passant de 916,1 milliards de FCFA en 2016 à 6 413,1 milliards de FCFA en 2023. De plus, la BEAC a joué un rôle clé dans la fusion des places boursières de la CEMAC, créant un marché financier unifié.

L’extension du patrimoine immobilier de la BEAC, l’interopérabilité des systèmes de paiement monétiques dans la CEMAC, et le renforcement du marché interbancaire ont été d’autres réussites sous la direction de Tolli.

Cependant, le mandat de Tolli n’a pas été sans controverse, en particulier en ce qui concerne le recrutement des agents d’encadrement supérieurs à la BEAC, entraînant des accusations de favoritisme et des litiges. La crise de gouvernance a été mise en évidence par des tensions internes au sein de la BEAC, dévoilant un climat conflictogène.

Malgré ces défis, Abbas Mahamat Tolli a plaidé pour le renforcement des pouvoirs du prochain gouverneur afin d’assurer une direction sereine de l’institution. Son bilan, mêlant réussites économiques et difficultés internes, souligne la complexité de la gestion d’une institution financière dans une région confrontée à des défis économiques et politiques.





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