Laurence Ferrari présente ses « excuses » en direct après ce dérapage « honteux » sur l’IVG
Une infographie qui suscite des réactions. Le dimanche 25 février 2024, alors que le Sénat se prépare à voter dans la semaine sur la constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), CNews a une fois de plus déclenché la controverse. Un dérapage qui a obligé la chaine et sa présentatrice phare, Laurence Ferrari à présenter des excuses publiques.
L’Arcom avait déjà en 2022 mis en demeure la chaîne d’information pour des propos tenus en direct par un des chroniqueurs Yvan Rioufol. Puis, début février 2024, c’est Reporters Sans Frontières qui a fait un signalement à l’Arcom pour des prétendus manquements dans le respect du pluralisme. La ligne éditoriale de CNews n’en finit plus de faire parler.
CNews suscite la polémique et oblige Laurence Ferrari à s’excuser
C’est le dimanche 25, au cours de l’émission En quête d’esprit, animée par Aymeric Pourbaix, qu’une infographie a choqué les téléspectateurs et les internautes. En affichant les principales causes de mortalité dans le monde est apparue à l’antenne. « En 2022, il y avait 234.300 avortements enregistrés en France. C’est aussi la première cause de mortalité dans le monde, selon l’institut Worldometer : 73 millions en 2022, soit 52 % des décès », a ainsi déclaré le présentateur.
Ce faisant, la chaîne d’information en continu a comparé l’IVG avec les morts du cancer et du tabac. Une comparaison qui a suscité une bronca sur les réseaux sociaux. Le collectif @Sleeping Giants FR, Collectif de lutte contre le financement du discours de haine a même expliqué sur son compte X avoir fait un signalement auprès de l’Arcom.
crédit photo : CNews L’infographie qui suscite la polémique
Laurence Ferrari s’excuse au nom de CNews
Dès le lendemain, le lundi 26, c’est par l’intermédiaire de Laurence Ferrari, dans son émission Punchline, que la chaîne a fait son mea culpa. « Ce sont des données incomparables. Il est absolument impossible de comparer ces chiffres et de les mettre en miroir de ceux de la mortalité liés au cancer ou au tabac ». La présentatrice a reconnu que la comparaison était déplacée. Elle a ensuite rappelé que l’avortement était « un droit garanti par la loi » et que son intention et celle de la chaine n’avait jamais été « de le remettre en cause ».
La chaine a ensuite reconnu que l’infographie publiée et la manière de présenter l’IVG avait été « une erreur qui n’aurait pas dû se produire ». Comme l’explique Femme Actuelle, la chaîne a donc « présenté ses excuses à ses téléspectateurs » ainsi qu’à « toutes les femmes, avec une pensée particulière pour celles dans le monde qui luttent pour obtenir le droit à disposer de leur corps, et à toutes celles qui ont perdu la vie, faute de pouvoir accéder à l’IVG ».
crédit photo : CNews Laurence Ferrari dans l’émission Punchline
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De multiples réactions malgré les excuses de Laurence Ferrari
En guise de conclusion, Laurence Ferrari a tenu à transmettre un message « à titre personnel ». Elle a expliqué que « cette loi est très importante » à ses yeux et qu’elle « espère très sincèrement que ce droit, acquis de haute lutte par nos mères, nos aînées, sera inscrit dans la Constitution ». Pas sûr que ces excuses suffisent à éteindre la polémique. En effet, l’Arcom a reçu de nombreux signalements concernant l’infographie en question.
crédit photo : Europe 1 Marc Ferracci lors de son interview sur Europe 1
Le ministre délégué chargé de la Santé, Frédéric Valletoux, a commenté la polémique. « Ces propos sont indignes. Plus que jamais, l’inscription de l’IVG dans la Constitution engagée par Emmanuel Macron est une avancée essentielle ». Mathilde Panot, présidente du groupe La France Insoumise à l’Assemblée nationale, a qualifié d’« abjecte »l’infographie. Le député Renaissance Marc Ferracci l’a quant à lui trouvé « honteuse ». Sur X, les hashtags « avortement » et « CNews » font le buzz, cumulant plus de 35 000 publications.
