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l’armée française va quitter le Niger



“Au final, 34 minutes d’interview sans grande annonce”, estime Le Soir au moment de commenter l’intervention d’Emmanuel Macron à la télévision française dimanche soir. De la Suède aux Pays-Bas, de l’Allemagne au Portugal, la presse européenne n’a pourtant pas manqué d’évoquer les déclarations du président de la République sur le retrait des troupes françaises du Niger avant la fin de l’année.

L’armée française a 1 500 soldats répartis dans plusieurs bases sur place. Politico Europe rappelle que Paris n’excluait pas un soutien à la Cédéao en cas d’opérations destinées à renverser la junte arrivée au pouvoir en juillet. “Avec la décision de se retirer, cette possibilité semble de plus en plus improbable”, juge le site.

“La France a décidé de faire revenir son ambassadeur”, a aussi précisé M. Macron. “Jusqu’à présent, le président français avait refusé de prendre une mesure réclamée par les hommes en uniforme, entre autres parce qu’il ne reconnaissait pas leur autorité”, signale La Razon, constatant la “résignation” du chef de l’État, qui a répété que Mohamed Bazoum restait à ses yeux la seule autorité “légitime” dans le pays.

“Nous mettons fin à notre coopération militaire avec les autorités de fait du Niger, car elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme”, a regretté le pensionnaire de l’Élysée. Pour Volkskrant, “l’ancien colonisateur” doit quitter le Niger “la queue entre les jambes” et ce départ, attendu avant la fin de l’année, “est considéré comme un coup dur porté à la lutte antiterroriste française dans la région alors que “l’influence française sur ses anciennes colonies en Afrique s’érode de plus en plus. Le Mali et le Burkina Faso ont eux aussi obtenu le retrait des troupes françaises quand les militaires ont pris le contrôle du pays.

Même si la ministre des affaires étrangères Catherine Colonna avait prévenu ce mois-ci que l’ambassadeur Sylvain Itté resterait à Niamey aussi longtemps que Paris le souhaiterait, le diplomate va donc faire ses valises rapidement. “Le régime du général Abdourahamane Tchiani a récemment cessé d’autoriser les livraisons de nourriture à l’ambassade. Les conditions de vie de l’ambassadeur étaient devenues de plus en plus précaires. On disait qu’il vivait de rations militaires d’urgence”, indique la Frankfurter Allgemeine Zeitung.

L’Italie apprécie sa proposition sur l’immigration

Signe supplémentaire que “les tensions entre les deux pays se sont accrues” cet été, comme l’écrit Svenska Dagbladet, la junte a interdit ce week-end le survol de son territoire à tout avion français, y compris d’Air France. “C’est un moment historique, qui prouve la détermination et la volonté des Nigériens”, se réjouit la junte dans un communiqué rapporté par Expresso. Le Niger salue “un nouveau pas vers la souveraineté”, dit encore le texte.

En Italie, c’est une autre partie de l’interview qui a retenu l’attention. “Le pape a raison d’appeler à ce sursaut face à l’indifférence […] Nous, Français, nous faisons notre part […] nous ne pouvons pas accepter toute la misère du monde”, a affirmé Emmanuel Macron, reprenant la formule de Michel Rocard, souligne La Stampa. Une réponse aux propos de François, en visite à Marseille ce week-end, sur le traitement des migrants en Europe.

Le Corriere della Sera observe que le président de la République ne veut pas laisser l’Italie seule face à une situation de crise comme à Lampedusa. “Les propos du chef de l’Élysée apaisent au moins en partie le débat sur le thème des migrants”, considère le quotidien. Il “promet une aide aux pays d’origine et une collaboration avec Rome”, ajoute le journal, mentionnant “les applaudissements” de Giorgia Meloni.

J’accueille avec beaucoup d’intérêt la proposition de collaboration de Macron. Il est clair que l’Italie, la France et l’UE doivent agir ensemble pour soutenir les États d’origine des migrants et aider les États de transit à démanteler les réseaux criminels de trafiquants d’êtres humains. C’est la direction que le gouvernement italien a déjà prise”, a réagi la première ministre dans la soirée, citée par le Corriere della Sera.

“Conscient que la préoccupation numéro un des Français n’est pas l’immigration mais l’inflation”, le président “a consenti quelques gestes”, peut-on lire par ailleurs dans Le Soir. “Faute de grande loi à l’horizon, Emmanuel Macron a surtout voulu se montrer pragmatique”, poursuit le quotidien évoquant ses discussions avec les industriels pour limiter les marges des denrées alimentaires ou son intention d’imposer l’essence à prix coûtant, puisque “l’idée d’une vente à perte sur les carburants a fait flop ces derniers jours”.



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