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L’armée de Terre mise sur les « matériaux architecturés » pour améliorer la protection balistique du combattant


Si elle a connu d’importants progrès au cours de ces années, la protection balistique du combattant doit toujours s’adapter aux nouvelles menaces. Aux États-Unis, des recherches ont été menées sur la soie d’araignée, trois fois plus résistante que le Kevlar utilisé pour les gilets pare-balles, ainsi que sur la nacre, dont l’étude de la structure a permis la mise au point d’une matière plastique qui, quatorze fois plus résistante et huit fois plus légère que l’acier, serait « idéale » pour absorber l’impact de balles et limiter ce que l’on appelle les « effets arrière ».

Dans le même registre, en France, l’Institut de recherche biomédicale des armées [IRBA] a travaillé sur le gilet de protection « Air Shock Absorber », en partenariat avec l’entreprise française RxR Protect. Son principe repose sur un dispositif de bulles d’air à pression réglable devant absorber et répartir l’énergie des impacts.

Mais il est question d’aller plus loin. Ainsi, le 9 novembre, la Section technique de l’armée de Terre [STAT], via le pôle d’innovation de défense GAI4A [Groupement Académies, Industries, Ingénieurs d’Ile-de-France pour l’Innovation au profit de l’armée de Terre] a lancé un nouveau projet de recherche portant sur « l’optimisation de structures en matériaux architecturés pour des applications de défense ».

Selon la définition qu’en donne le Laboratoire de Mécanique et d’Acoustique [LMA] du CNRS, les « matériaux architecturés sont une nouvelle classe de matériaux dont les caractéristiques à l’échelle macroscopique émergent principalement de l’arrangement de la matière qui les constitue à une échelle intermédiaire : l’échelle mésoscopique ».

Or, la grande capacité d’absorption de ces matériaux architecturés [pouvant être constitués de plusieurs matières] fait qu’ils offrent de « nouvelles perspectives pour l’amortissement de chocs en cas d’impacts balistiques ».

Ce projet de recherche va s’appuyer notamment sur la thèse intitulée « Déformation et rupture sous impact balistique », financée par l’Agence de l’innovation de défense [AID]. Il impliquera Safran Electronics and Defense ainsi que le Laboratoire de mécanique et solides [LMS] de l’Institut Polytechnique de Paris.

« L’évolution continue des menaces dans les domaines terrestres et aéroterrestres impose une adaptation permanente des moyens de protection balistique. Dans ce contexte, le projet de recherche a pour objectif d’explorer les structures inédites rendues accessibles grâce aux nouvelles technologies de fabrication additive », a résumé le ministère des Armées.

L’objectif est donc de mettre au point des solutions de protections balistiques plus légères, moins volumineuses et plus « absorbantes », destinées à protéger les équipements optroniques des blindés et des aéronefs et compléter le gilet pare-balles actuellement en dotation au sein de l’armée de Terre.

« Des essais expérimentaux combinés à des développements numériques formeront le socle de l’étude, dans un premier temps sur un modèle simplifié représentatif des cas d’étude, et, dans un second temps, sur démonstrateur », a conclu le ministère des Armées.





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