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L’Arabie Saoudite a demandé un devis pour l’achat de 54 chasseurs-bombardiers Rafale


Avec plus ou moins de vigueur, une rumeur circule depuis déjà plusieurs mois. Et elle dit que l’Arabie Saoudite envisagerait d’acquérir 100 à 200 chasseurs-bombardiers Rafale auprès de Dassault Aviation… alors que, traditionnellement, elle se tourne vers les États-Unis ou le Royaume-Uni pour équiper ses forces aériennes [Royal Saudi Air Force – RSAF].

Comme beaucoup de rumeurs [« il n’y a pas de fumée sans feu », dit-on], celle-ci n’est pas sans fondement. Ainsi, cette intention prêtée à Riyad s’expliquerait par le veto mis par Berlin à la vente d’au moins 48 Eurofighter Typhoon par Londres et le refus du Japon de lui faire une place dans le « Global Combat Air Programme » [GCAP], qui vise à développer un avion de combat de 6e génération dans le cadre d’une coopération avec le Royaume-Uni et l’Italie. Une autre raison serait ses relations difficiles avec Washington, notamment depuis que Joe Biden est à la Maison Blanche.

Cependant, et après avoir affirmé qu’il voulait faire du royaume un « paria » sur la scène internationale en raison de l’assassinat du journaliste [saoudien] Jamal Khashoggi et de son implication militaire au Yémen, le président américain s’était ravisé, avant de parler à nouveau de « réévaluer » la relation avec l’Arabie Saoudite… qui, par ailleurs, n’a pas toujours bonne presse au Congrès, où certains élus, comme le sénateur Richard Blumenthal, font campagne pour lui interdire d’acheter des équipements militaires auprès des États-Unis.

Cela étant, peu avant le dernier sommet du G20, en septembre, il a été question pour les États-Unis de nouer un nouveau « pacte de défense » avec l’Arabie Saoudite, en échange d’une normalisation de ses relations avec Israël. Ce qui semblait être en bonne voie… avant les attaques terroristes du Hamas, le 7 octobre.

Quoi qu’il en soit, cette rumeur sur un éventuel achat de Rafale par l’Arabie Saoudite n’en est plus une… En effet, selon des informations de La Tribune, confirmées par Europe 1, qui s’appuie sur les propos d’un « conseiller de l’exécutif » [français], Riyad a adressé une demande de « proposition chiffrée » à Dassault Aviation, en vue d’acquérir 54 appareils.

Pour La Tribune, cette demande de devis pourrait consister à faire jouer au Rafale le rôle du lièvre pour débloquer le dossier des Eurofighter Typhoon, voire pour obtenir des concessions auprès des États-Unis, lesquels seraient sans doute enclins à livrer des F-15EX à la RSAF.

Une telle manoeuvre est toujours imaginable… Mais il n’est pas impossible non plus que l’Arabie Saoudite ait l’intention, au nom de l’interopérabilité, de suivre les Émirats arabes unis [qui ont commandé 80 Rafale F4] et l’Égypte [54 Rafale].

Un autre élément à prendre en considération est la volonté du royaume de développer ses propres capacités industrielles en matière de défense, dans le cadre de son projet Vision 2030. D’où son intérêt pour le programme GCAP… En tout cas, la France a pris la mesure des ambitions saoudiennes, comme en témoigne la visite effectuée en septembre par Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, à Riyad. Et à cette occasion, il avait fait part d’échanges « fructueux » avec Kalid ben Salman, son homologue saoudien.

Ce dernier précisa par la suite que la discussion avec M. Lecornu avait porté sur les « opportunités de coopération et de coordination conjointe dans les domaines militaires » ainsi que sur les « moyens de les renforcer et de les développer ».





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