l‘ancien ministre qui s’est battu contre la peine de mort est décédé à 95 ans

Ce vendredi 9 février 2024, on apprend le décès de Robert Badinter, l’ancien garde des Sceaux et fervent combattant de la peine de mort. L’homme de 95 ans s’est éteint dans la nuit du 8 au 9 février, d’après les informations de la chaîne LCI. Pour l’heure, les circonstances de sa mort ne sont pas connues. 

L’époux de la philosophe Elisabeth Badinter, a marqué la grande histoire en menant une lutte acharnée contre la peine de mort. L’ancien ministre de la Justice sous François Mitterrand, de 1981 à 1986, a fait de l’abolition de la peine de mort en France, son combat. Un combat qu’il gagne le 18 septembre 1981 lorsqu’il obtient l’abolition de la peine capitale par l’Assemblée nationale. 

Mort de Robert Badinter : l’ancien ministre de François Mitterand face aux détracteurs de l’abolition de la peine de mort

Surnommé “l’avocat des assassins” par ceux qui s’opposaient à ses idées, Robert Badinter a sauvé la vie de Patrick Henry en 1977. L’avocat qui deviendra bientôt ministre avait évité la guillotine au criminel. C’est alors qu’il décide de partir en croisade politique pour faire cesser la peine de mort en France. Aujourd’hui, la justice française perd un grand nom. 

Dans les années 1980, Robert Badinter devient, “l’homme le plus haï” du pays. “Pour l’opinion, j’étais le ministre des criminels”, expliquait-il récemment à nos confrères du Journal du dimanche. Un déferlement de haine de la part de l’opinion publique qui n’a pas empêché le magistrat d’aller au bout de son combat. 

“Partout, dans le monde, et sans aucune exception, où triomphent la dictature et le mépris des droits de l’homme, partout vous y trouvez inscrite, en caractères sanglants, la peine de mort”, lancera-t-il à ses détracteurs. Récemment, Rober Badinter avait célébré les 40 ans de l’abolition de la peine capitale en France aux côtés d’Emmanuel Macron. Un moment chargé en émotion. 

“Moi, de mon vivant, j’aurais vu triompher cette cause. La cause de l’abolition, c’est la cause de la vie. Et j’y crois ! Donc j’ai eu beaucoup de chance”, s’était-il félicité sur le parterre du Panthéon, à Paris. Décédé en ce mois de février 2024, Robert Badinter aura laissé son empreinte aussi bien politique, qu’historique. 

À lire également : 

Décès de Robert Badinter à 95 ans : Emmanuel Macron et la classe politique rend hommage à l’ex-garde des Sceaux

En plus de sa lutte contre la peine de mort, Robert Badinter est à l’origine de nombreuses mesures en faveur des libertés individuelles. L’ex-ministre de François Mitterand s’est également battu pour les droits des victimes, mais aussi pour l’amélioration des conditions de vie des détenues dans les prisons françaises. 

Suite à l’annonce de la mort de Robert Badinter, Emmanuel Macron, le chef de l’Etat, a salué cette “figure du siècle” dans un post sur X, ancien Twitter. “Avocat, garde des Sceaux, homme de l’abolition de la peine de mort. Robert Badinter ne cessa jamais de plaider pour les Lumières. Il était une figure du siècle, une conscience républicaine, l’esprit français.”. D’autres hommes et femmes politiques ont rendu hommage à l’ancien ministre, comme le Premier ministre, Gabriel Attal ou encore la Présidente du groupe LFI, Mathilde Panot.