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La Turquie négocie l’achat de 40 avions de combat Eurofighter avec le Royaume-Uni et l’Espagne


Exclue du programme Joint Strike Fighter par l’administration du président Trump pour avoir mis en service des systèmes russes de défense aérienne S-400, la Turquie a dû faire une croix sur l’achat de 100 chasseurs-bombardiers F-35A. Pour autant, et alors que la Grèce venait de commander 24 Rafale F3R auprès de Dassault Aviation, le gouvernement turc a dit vouloir se procurer 80 F-16 « Viper » ainsi que 79 kits de modernisation pour les anciens appareils du même type mis en oeuvre par ses forces aériennes.

Seulement, si l’actuelle administration américaine est favorable à cette vente potentielle, en la liant, toutefois, au feu vert d’Ankara à l’adhésion de la Suède à l’Otan, le Congrès des États-Unis s’y oppose toujours. La démission du démocrate Bob Menendez de la présidence du comité sénatorial des Affaires étrangères, très hostile à l’idée de livrer des F-16 Viper à la Turquie, n’a rien changé à l’affaire.

Afin d’éviter le déclassement, à court terme, de son aviation de combat, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a laissé entendre, à plusieurs reprise, qu’un achat de chasseurs-bombardiers de facture russe, comme le Su-35 « Flanker E », voire le Su-57 « Felon », pourrait être envisagé. Mais probablement qu’il s’agissait de mettre la pression sur Washington afin d’obtenir des F-16V… Quoi qu’il en soit, un telle option est désormais inconcevable en raison de la guerre en Ukraine.

Cela étant, en mars 2022, un autre piste a été évoquée par Ankara : l’achat de 80 avions de combat Typhoon auprès du consortium Eurofighter [formé par BAE Systems, Airbus et Leonardo]. En tout cas, cette éventualité avait été avancée par un responsable du ministère turc de la Défense dans les pages du magazine Defense News… puis confirmée, trois mois plus tard, à l’occasion de la visite au Royaume-Uni du général Hasan Küçükakyüz, alors chef d’état-major de la force aérienne turque.

« Les Typhoon sont très bons, d’excellente qualité. Ils pourraient constituer une option provisoire jusqu’à ce qu’on obtienne le TF-X de cinquième génération [le « Kaan »] et si, bien évidemment, on ne peut pas avoir les F-16″, avait confié un « source au fait des délibérations internes du gouvernement turc » auprès du site d’informations Middle East Eye.

Visiblement, l’hypothèse « Typhoon » a pris de la consistance… En effet, le 16 novembre, le ministre turc de la Défense, Yaşar Güler, a évoqué des discussions actuellement en cours avec le Royaume-Uni en vue d’en acquérir quarante exemplaires.

« Nous travaillons sur l’Eurofighter. Nous voulons en acheter. C’est un avion très efficace. Ils sont produits par le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne. Le Royaume-Uni et l’Espagne sont d’accord et s’efforcent désormais de convaincre l’Allemagne. Ils nous ont dit qu’ils allaient résoudre ce problème », a déclaré M. Güler, lors d’une audition à la Grande Assemblée nationale turque. « Si possible, nous prévoyons d’acheter 40 Eurofighter », a-t-il ajouté, oubliant, au passage, d’évoquer la position de l’Italie, également partie prenante dans cette affaire.

Si la Turquie a définitivement renoncé au F-35A [qui a « rencontré quelques problèmes », a dit M. Güler], l’achat de F-16 Viper est toujours sur la table.

« Nous achèterons 40 F-16 Blok 70 Viper prêts à l’emploi et nous en moderniserons 79 nous-mêmes avec TAI », a affirmé le ministre turc, en faisant allusion au programme ÖZGÜR, lequel vise à intégrer un radar à antenne active MURAD AESA ainsi qu’un nouvel ordinateur de mission de conception locale à une partie des F-16 turcs d’ancienne génération.

Cela étant, et comme M. Güler l’a dit lui-même, l’acquisition de Typhoon, qui permettrait sans doute de maintenir la chaîne de production au-delà de 2030 s’il s’agit d’appareils neufs, est loin d’être acquise, en raison de l’opposition allemande. Et cela, même si la Turquie est membre de l’Otan. Probablement que ce dossier sera évoqué lors de la visite officielle que doit faire M. Erdogan à Berlin, ce 17 novembre.

« Il s’agit d’une visite d’un partenaire difficile avec lequel nous discutons de toute une série de dossiers », a d’ailleurs déclaré, à ce sujet, Steffen Hebestreit, le porte-parole du gouvernement allemand.

Photo : RAF





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