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La Serbie reste « déterminée » à se procurer des chasseurs-bombardiers Rafale


Alors que les relations entre Belgrade et Pristina demeurent tendues et que la République serbe de Bosnie [RS pour Republika Srpska] a des velléités sécessionnistes sur fond d’ingérences étrangères, récemment qualifiées de « malveillantes » par Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Otan, le président serbe, Aleksandar Vučić, a diffusé un message surprenant sur les réseaux sociaux, le 27 mars dernier.

« Des jours difficiles attendent la Serbie. En ce moment, il n’est pas facile de dire quel genre de nouvelles nous avons reçues au cours des dernières quarante-huit heures… Elles menacent directement nos intérêts nationaux, tant ceux de la Serbie que de la [Republika] Srpska. Dans les prochains jours, je présenterai au peuple serbe tous les défis qui l’attendent. Ce sera difficile, le plus difficile jusqu’à présent. Nous allons nous battre. La Serbie gagnera », a-t-il en effet déclaré.

Dans les pages du quotidien « Le Figaro », Florent Parmentier, spécialiste des Balkans au centre de recherches politiques de Sciences Po, a estimé que cette déclaration pouvait être perçue de deux manières : soit il s’agit d’un « élément de démonstration oratoire », soit elle annonce un conflit à venir.

« Je plaide plutôt pour la première proposition. Nous pourrions être au prélude d’un conflit si et seulement si la Serbie s’estime suffisamment armée pour lancer une offensive, sachant que la Russie ne viendra pas la défendre, alors même qu’elle est occupée en Ukraine. Il faut également garder à l’esprit que dans le cas des négociations avec l’Union européenne, il est courant de faire monter les enchères », a expliqué le chercheur. Cependant, a-t-il mis en garde, il y a « un potentiel de guerre qui existe sur lequel les Européens doivent agir très vite ».

Quoi qu’il en soit, M. Vučić aura l’occasion de revenir sur ses propos lors de la visite officielle qu’il fera en France, le 8 avril. Selon l’agence Reuters, le président serbe a indiqué que l’un des enjeux de ce déplacement portera sur le renforcement de la coopération entre la Serbie et la France en matière d’industrie de défense. Ce qu’a confirmé l’Élysée, le 5 avril.

« Les deux présidents évoqueront aussi le renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines de la défense, de l’énergie, de l’innovation et de l’intelligence artificielle », a fait savoir la présidence française.

Probablement que le projet de Belgrade d’acquérir 12 chasseurs-bombardiers Rafale sera au centre des discussions. L’an passé, la Serbie avait dit être prête à débourser 3 milliards d’euros à cette fin. Depuis, il n’a plus été question de ce dossier.

Cela étant, lors d’une visite à la base aérienne de Batajnica, la semaine passé, en compagnie de Milorad Dodik, le président de la Republika Srpska, M. Vučić a déclaré que son gouvernement était en train « d’acquérir de nouveaux avions de chasse » pour l’armée serbe, tout en laissant planer le doute sur le sort des 14 MiG-29 de conception russe actuellement en service.

Reste que, selon ses propos rapportés par Reuters, le président serbe a assuré que les discussions sur l’achat de 12 Rafale sont encore en cours. « Nous sommes déterminés à acheter de nouveaux avions […] qui amélioreraient considérablement nos capacités de combat », a-t-il dit.

Ces discussions vont-elles aboutir lors de sa visite à Paris ? Rien n’est moins sûr… D’autant plus que, selon l’Élysée, le président Macron profitera surtout de l’occasion pour réaffirmer à son homologue serbe « son attachement et son plein soutien à l’intégration européenne de la Serbie » tout en lui rappelant que « la normalisation des relations avec le Kosovo fait partie intégrante du processus d’adhésion » à l’UE.





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