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La République tchèque va investir 6,1 milliards d’euros pour mettre en service 24 chasseurs-bombardiers F-35A


En juillet 2022, la République tchèque fit connaître son intention de se procurer 24 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin afin de remplacer les 14 JAS-39 Gripen C/D exploités par sa force aérienne en vertu d’un contrat de location devant arriver à échéance en 2027. Cela étant, celui-ci prévoit une clause permettant de le prolonger de deux ans de plus… ce qui ne sera sans doute pas sans importance…

Les négociations entamées par Prague pour sceller la commande de ces 24 F-35A auront été rapides… En juin dernier, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via le dispositif dit FMS [Foreign Military Sales], donna son feu vert à cette vente potentielle, en estimant son montant à 5,62 milliards de dollars [soit 122 milliards de couronnes tchèques]. Cette somme tenait alors compte de la livraison de munitions et de pièces de rechange ainsi que de la formation du personnel tchèque.

Le 27 septembre, soit trois mois plus tard, le gouvernement tchèque a validé la commande de 24 F-35A pour 106 milliards de couronnes [4,3 milliards d’euros]. Ce qui, apparemment, est une « bonne affaire » étant donné que la facture finale est moins élevée que l’estimation donnée par la DSCA, même s’il s’agit tout de même de l’achat le plus coûteux de l’histoire du pays.

« Avec cette commande, nous disons à nos alliés que nous prenons la défense de notre pays au sérieux et qu’ils peuvent compter sur nous », a fait valoir Petr Fiala, le Premier ministre tchèque, avant de souligner qu’elle allait permettre l’accès « aux meilleurs technologies disponibles actuellement dans le monde ».

Cependant, à ces 4,3 milliards d’euros, il faudra ajouter 1,8 milliard d’euros de plus [44 milliards de couronnes tchèques] pour mettre en service les 24 F-35A commandés. Selon la ministre tchèque de la Défense, Jana Černochová, cette enveloppe vise à financer la construction des infrastructures nécessaires pour utiliser ces avions ainsi que leurs coûts d’exploitation jusqu’en 2034. À noter que des compensations industrielles sont prévues, d’un montant total de 630 millions d’euros.

« Les premiers F-35 seront prêts en 2029 et nos pilotes commenceront à s’entraîner alors aux États-Unis », a précisé Petr Fiala. Du moins, si le rythme de livraison des F-35 par Lockheed reprend son cours normal… En 2023, l’industriel prévoit de livrer 97 appareils, alors qu’il tablait initialement sur 100 à 120 exemplaires. Le premier F-35 porté au standard TR3 ne sera pas remis avant avril 2024.

Quoi qu’il en soit, Prague espère que les premiers F-35A atterriront sur le sol tchèque en 2031… et que tous auront été livrés d’ici 2035. Étant donné que le contrat de location des Gripen sera arrivé à expiration à cette échéance, la force aérienne tchèque risque de connaître une rupture temporaire de capacité.

À moins que Saab ne consente à louer ses avions pendant quelques années de plus… Ce qui n’est pas gagné étant donné que l’industriel suédois a été sèchement éconduit après avoir proposé à Prague de conserver les 14 Gripen C/D… à la condition de commander des Gripen E/F par la suite.

Cela étant, et d’après les analyses financières du ministère tchèque de la Défense, le coût d’exploitation des 24 F-35A devrait s’élever à 322 milliards de couronnes [13,2 milliards d’euros] d’ici 2060. Ce qui représente 700 couronnes par personne et par an, soit le « prix d’une pinte de bière Pilsner ou celui d’un ticket de cinéma », a fait valoir Mme Černochová. « C’est le prix à payer pour défendre notre espace aérien. C’est une solution pour un avenir sûr pour nous tous », a-t-elle insisté.

Reste que les F-35A tchèques n’auront pas seulement à protéger l’espace aérien du pays.

« Il ne s’agit pas seulement d’un avion, mais aussi d’un élément de défense aérienne et d’un capteur extrêmement performant, qui, grâce à sa furtivité, peut survoler le territoire ennemi avec très peu de risques, non seulement pour attaquer mais aussi, et principalement, pour collecter des données sur les positions ennemies, le nombre de ses unités, les types d’équipement, etc. Et il peut connecter toutes ces données avec celles d’autres systèmes, les évaluer et les transmettre à d’autres systèmes de l’armée tchèque ou de l’Otan », a récemment expliqué Jiří Táborský, porte-parole du ministère tchèque de la Défense, selon des propos rapportés par le journal tchèque Mladá fronta DNES.





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