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La Lituanie envisage de donner la priorité à sa défense aérienne aux dépens de l’achat de chars Leopard 2


En janvier, le Conseil national de sécurité lituanien a mandaté son ministère de la Défense pour ouvrir les négociations avec son homologue allemand en vue d’acquérir suffisamment de chars Leopard 2 pour former un bataillon [soit au moins 54 unités]. Le nombre d’exemplaires à commander devait alors dépendre d’une éventuelle association avec d’autres pays intéressés afin de procéder à un achat groupé.

Pour l’état-major lituanien, l’objectif était d’intégrer un bataillon blindé au sein d’une division devant être formée d’ici 2030.

« Nous proposons de transformer un bataillon d’infanterie mécanisée en un bataillon de chars. […] En tant que pays de trois millions d’habitants, nous avons vraiment besoin d’avoir une unité au moins aussi grande qu’une division. […] L’Otan et les dirigeants américains ont déjà promis de nous donner les capacités dont nous ne disposons pas encore », avait ainsi expliqué le général Valdemaras Rupšys, le chef de la Défense lituanienne.

Dans le même temps, il était aussi question pour Vilnius d’acquérir, auprès de l’Allemagne, 120 véhicules de combat d’infanterie [VCI] à roues « Boxer » [ou « Viktas » dans la nomenclature lituanienne] en plus des 88 exemplaires déjà mis en service.

Seulement, le gouvernement lituanien est en train de revoir ses priorités, à la lumière des retours d’expérience [RETEX] d’Ukraine. Ainsi, son ministre de la Défense, Laurynas Kasčiūnas, envisage de renoncer à la commande concernant les Boxer supplémentaires, au profit d’un achat de VCI à chenilles. Ce qui pourrait éventuellement profiter au KF-41 Lynx de Rheinmetall, qui a récemment signé un accord pour implanter en Lituanie une unité de production d’obus d’artillerie de 155 mm.

Quant à l’acquisition de chars Leopard 2, M. Kasčiūnas a recommandé d’en acquérir assez pour former un escadron [soit une douzaine] et d’utiliser les fonds ainsi libérés pour renforcer les capacités de défense aérienne lituaniennes, celles-ci reposant actuellement sur le système NASAMS [Norwegian Advanced SAM System], développé dans le cadre d’une coopération entre le norvégien Kongsberg et l’américain Raytheon.

Mais Vilnius compte surtout sur l’Otan, les Pays-Bas ayant annoncé, en mars, qu’ils déploieraient prochainement une batterie Patriot en Lituanie.

La proposition de M. Kasčiūnas a toutes les chances d’être acceptée. Elle est d’ailleurs soutenue par son collègue des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis.

Elle est « rationnelle et conforme aux recommandations militaires. Elle répond aux questions qui ont été soulevées lors des discussions précédentes », a-t-il dit. « Plusieurs alternatives ont été présentées et les dirigeants politiques choisissent les plus appropriées. Je pense que M. Kasčiūnas a simplement vérifié quelles recommandations militaires ou quelles modifications étaient possibles par rapport à celles émises auparavant », a-t-il ajouté.

Reste à voir les solutions qu’envisagera Vilnius pour renforcer sa défense aérienne. La plus évidente consisterait à acquérir davantage de batteries NASAMS. Mais, étant donné que la Lituanie a rejoint le projet de bouclier antimissile européen lancé par l’Allemagne dans le cadre de l’Otan, on peut également envisager un rapprochement avec l’Estonie et la Lettonie, ces deux pays ayant fait part de leur intention de mutualiser leurs achat de systèmes allemands IRIS-T SLM.





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