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La construction du premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins de 3e génération a commencé


Plusieurs fois annoncée et reportée, la cérémonie marquant le début de la construction du premier sous-marin nucléaire lanceur d’engins de 3e génération [SNLE 3G] a pu enfin avoir lieu, ce 20 mars, à Cherbourg, en présence d’Emmanuel Chiva, Délégué général de l’armement, de l’amiral Nicolas Vaujour, chef d’état-major de la Marine nationale, du général Vincent Pons, sous-chef d’état-major « Plans » de l’État-major des armées, de Pierre-Éric Pommellet PDG de Naval Group et de Loïc Rocard, PDG de TechnicAtome.

Conduit sous la maîtrise d’ouvrage de la Direction générale de l’armement [DGA], en lien avec la Direction des applications militaires du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives [CEA] pour la partie propulsion nucléaire, ce programme, crucial pour l’avenir de la dissuasion française, a été officiellement lancé en février 2021, avec la désignation de Naval Group et de TechnicAtome comme maîtres d’oeuvre.

« Les SNLE 3G répondront à l’évolution de la menace pour les 50 prochaines années, notamment en termes d’invulnérabilité [discrétion et furtivité] et ils embarqueront les versions les plus modernes du missile stratégique M51 », fit valoir le ministère des Armées, à l’époque.

La construction d’un SNLE est un défi technologique dans la mesure où il s’agit de faire cohabiter une centrale nucléaire avec un centre « spatial » dans un tube d’environ 150 mètres de long. Le tout en mettant l’accent sur la discrétion et les capacités de détection.

Jusqu’à présent, à la différence de son homologue britannique, qui a beaucoup communiqué au sujet de ses quatre futurs SNLE de la classe Dreadnought, le ministère des Armées s’est montré plutôt discret sur les caractéristiques du SNLE 3G. On sait seulement qu’il mesurera « environ » 150 mètres [soit 12 mètres de plus que les sous-marins de la classe « Le Triomphant »] pour un déplacement de 15’000 tonnes en plongée et qu’il embarquera 16 missiles balistiques stratégiques de type M51.

Pour le reste, le SNLE 3G aura une propulsion reposant sur une chaufferie nucléaire qui bénéficiera d’un « nombre d’innovations significatives » par rapport à celles des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de type Suffren. En outre, il disposera d’une discrétion acoustique améliorée, grâce à un « revêtement de masquage collé sur sa coque de manière à réduire le bruit rayonné dans l’eau » ainsi que d’une « discrétion magnétique innovante face à la menace aéroportée » et une nouvelle usine de traitement de l’atmosphère du bord. Sa manoeuvrabilité sera « augmentée » par rapport à ses prédécesseurs et sa capacité de détection sera « étendue », Thales ayant d’ailleurs promis une « rupture technologique » en la matière.

Bref, les informations données par le ministère des Armées [ainsi que par les industriels impliqués] éveillent plus la curiosité qu’elles n’apportent des éléments tangibles. Même le coût de ce programme est confidentiel.

À l’issue de cette cérémonie de découpe de la première tôle, Naval Group a cependant précisé que la construction de la tête de série du programme SNLE 3G allait nécessiter « 100’000 appareils ainsi que des centaines de kilomètres de câbles et de circuits ». Et de souligner qu’une « telle réalisation demande un savoir-faire rare sur les plans technologique et industriel que très peu de pays au monde possèdent ».

Cela étant, certaines avancées technologiques développées pour le SNLE 3G bénéficieront aussi aux actuels sous-marins de la classe « Le Triomphant ». Et cela, explique Naval Group, afin qu’ils puissent « disposer de la meilleure performance au cours de leur vie opérationnelle jusqu’aux années 2050 ».

« La Loi de programmation militaire [LPM] 2024-2030 prévoit la construction de quatre SNLE 3G. Ils remplaceront ceux actuellement mis en œuvre au fur et à mesure de leur retrait de service, afin d’assurer la continuité de la posture de dissuasion de la Force océanique stratégique [4 SNLE dont au minimum 1 en patrouille en permanence, prêt à exécuter l’ordre de tir dans les délais prescrits] », rappelle la DGA.

La Marine nationale devrait prendre possession du premier SNLE 3G en 2035.





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