Intolérable
Un mur tagué, un véhicule endommagé. Le domicile du ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, a été ciblé par un ou plusieurs inconnus apparemment dans la nuit de jeudi à vendredi. Une plainte a été déposée, l’enquête dira qui était derrière cet acte intolérable. L’inscription sur le mur est liée à l’interdiction de la mendicité dans la capitale qui a été validée par le membre du gouvernement tout juste assermenté. Un homme opposé à cette initiative s’est exprimé… d’une manière intolérable. Intolérable, car peu importe ce que nous pensons de la décision du ministre, la protestation, et parfois même la colère, doit rester dans les mots, le débat public, l’échange. On ne peut discuter ni être d’accord avec des personnes qui attaquent de nuit les biens d’une personne ou de ses proches pour faire pression sur lui. Pour une idée, une initiative politique, une loi, des convictions qui s’inscrivent dans un cadre démocratique.
En effet, cet acte inqualifiable a lieu quelques mois après des élections qui ont mis au pouvoir une nouvelle coalition. Que ça nous plaise ou non. Les urnes ont parlé et le gouvernement reflète aujourd’hui le choix des électeurs. Les ministres nommés vont maintenant appliquer leur programme comme ils l’ont promis lors de la campagne. Que se passera-t-il lors de la prochaine décision d’un ministre ? Encore un tag ? Encore des pneus crevés ? Autre chose ? Ce sont ceux qui agissent la nuit qui auront le dernier mot ? Jamais.
Malheureusement, ce type d’actes dont a été victime Léon Gloden n’est pas nouveau au Luxembourg. Lors des manifestations des «anti-mesures covid», certains participants à ces rassemblements n’avaient pas hésité à aller devant les domiciles du Premier ministre Xavier Bettel et de la ministre de la Santé Paulette Lenert. Là encore, des dégradations ont eu lieu. C’est purement et simplement de l’intimidation. De la menace pour tenter de faire plier un représentant du peuple, élu, pour qu’il renie ses convictions et abandonne ses actions. Ce comportement est insupportable. Dans la nuit de jeudi à vendredi, nous avons donc connu un nouvel épisode pour tenter d’intimider, au-delà d’un ministre, notre système démocratique. Nous ne cèderons pas.
