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Immeuble effondré à Ngaoundéré : le film du drame ayant fait plusieurs morts

Il était environ 8h ce mardi 25 juillet 2023 lorsqu’un bruit assourdissant retentit au quartier Baladji 1 par Ngaoundéré. Un immeuble R+4 encore en chantier vient de s’écrouler. Les populations accourent vers le lieu du sinistre. Le chantier d’une certaine Magne s’est effondré. Toutes les autorités de la ville, avec au premier rang Kildadi Taguiéké Boukar, gouverneur de la région de l’Adamaoua, convergent sur le site, au lieu-dit « Quartier Makia ».

Comme premier bilan, outre un dégât matériel important, on affirme la présence de quatre personnes sous les décombres. Il est 9h. « Il y a un immeuble en chantier au quartier Baladji 1 qui s’est écroulé tôt ce mardi matin et en contrebas, il y avait une maison où se trouvaient quatre personnes. Ces personnes sont jusque-là sous les décombres. Les secours s’organisent et nous pensons que la providence va nous aider à retrouver ces quatre personnes en vie et en santé », espère Kildadi Boukar. Malheureusement, le pire se produira.

Aux environs de 12h30, les secouristes vont extirper des décombres un premier corps d’un adolescent, puis un second quelques minutes plus tard. Jusque-là, les gens gardaient encore espoir de retrouver la maman et son bébé restés coincés. Les sapeurs-pompiers, les policiers, la croix rouge et même les volontaires du quartier, mettent la main à la pâte. Des engins du génie civil sont également mis à contribution. A 15h05, les secouristes sortent le corps d’un bébé d’environ 3 ans. Et c’est trente minutes après que le corps de la dame sortira de là. « C’était vraiment triste l’image que j’ai vu sous les décombres. On a retrouvé la maman qui avait couvert son bébé pour le protéger, hélas », confie un volontaire ayant activement participé aux fouilles. Un tel drame amène à s’interroger sur la qualité des techniciens qui y travaillent, sur la qualité du matériau utilisé, sur les études d’implantation.

Selon certaines sources, ce chantier qui pousse depuis quelques années, a reçu en 2021 la croix de « saint André » de la commune de la ville. Mais les travaux se sont poursuivis jusqu’à ce niveau, sous le nez et la barbe de tout le monde, sans que rien ne soit fait. Le N°1 de la Région « Château d’eau » du Cameroun pense à un travail approximatif et que l’effondrement était évident : « Il faut tout de suite dire que les travaux entrepris pour l’élévation de cet édifice n’ont pas été appropriés. Déjà, cette bâtisse est sur un flanc, un monticule. Il était probable que ce bâtiment s’écroulât ainsi. Nous voulons d’abord déplorer ces pertes en vies humaines et présenter à la même occasion nos condoléances à toute cette famille », a fait savoir le gouverneur Kildadi.

RAPPEL

Bobbo Saliou, maire de la ville de Ngaoundéré qui a passé toute la journée sur place, a démontré document à l’appui, le refus de sa commission technique, d’octroyer un permis de bâtir pour ce chantier. « Le 27 avril 2021, nous avons demandé qu’on arrête les travaux sur ce chantier. Contre toute attente, le chantier a continué. Lorsqu’elle est venue déposer son dossier technique pour une demande de permis de bâtir, après une descente de notre commission technique le 13 janvier 2022, cette commission a marqué son refus sur la délivrance d’un permis de bâtir sur ce lieu. Une sommation d’arrêt des travaux a été servie le 27 octobre 2022. Nous sommes surpris que des gens nous contournent pour faire avancer leurs travaux », regrette le premier magistrat de la ville de Ngaoundéré. Pour l’instant, selon nos sources, Magne et « l’ingénieur des travaux » sont entre les mains de la police.

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