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Forces spéciales : Des solutions d’appui feu sont à l’étude pour les avions C-130H Hercules du « Poitou »


Confiée en 2016 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Collins Aerospace France, avec Sabena Technics BOD et Lockheed-Martin comme sous-traitants principaux, la « rénovation » des C-130H Hercules de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se fait d’une manière assez discrète… Et il aura fallu six ans pour que le premier appareil modernisé finisse par obtenir un « certificat de type supplémentaire » [STC] validant les modifications majeures qui lui ont été apportées.

Pour rappel, cette « rénovation » des C-130H vise à leur installer une nouvelle avionique [basée sur la solution Flight 2], avec l’ajout d’écrans en couleurs et d’un affichage « tête haute » [ou HUD], et à remplacer, au total, pas moins de 123 composantes. À noter que Thales DMS, en cotraitance avec Sabena Technics BOD, est chargé d’améliorer leur système d’auto-protection.

Relevant de la Brigade des Forces spéciales Air [BFSA], l’Escadron de transport 3/61 Poitou attend non sans impatience son premier C-130H modernisé. Selon le dernier numéro du magazine spécialisé Air Fan, ce n’est qu’une question de quelques mois.

En effet, le premier appareil « rénové » était attendu au Centre d’expertise aérienne militaire [CEAM] en septembre pour y subir des expérimentations. Et, à l’issue, il sera [enfin] remis au 3/61 Poitou.

Cela étant, le C-130H rénové destiné à cette unité dispose d’équipements supplémentaires, dont une liaison de données ROVER [Remotely Operated Video Enhanced Receiver], laquelle permet de communiquer avec des contrôleurs aériens avancés au sol [JTAC], une boule optronique MX-20 et de moyens de communications propres au Commandement des opérations spéciales [COS]. Mais d’autres capacités pourraient lui être ajoutées.

« Nous étudions des solutions d’appui feu et la possibilité de largage de charges utiles particulières pour différents modes d’action dans le cadre de la collecte du renseignement et d’actions offensives », a confié le commandant « Fox », navigateur au sein du « Poitou ». Et d’ajouter : « Un bras externe pour caméra utilisable tout en maintenant la pressurisation de l’avion afin de se tenir hors de portée des menaces est aussi ardemment souhaité ».

Que le « Poitou » cherche à doter ses C-130H d’une capacité d’appui feu n’est pas nouveau. Un avis budgétaire, publié en 2014 par l’Assemblée nationale, s’était déjà fait l’écho de cette demande. Et à l’époque, il était question de leur intégrer un canon de 30 mm [et d’en faire des « Gunships »] et/ou de leur permettre de tirer des missiles et des bombes guidées.

Cette requête avait été réaffirmée en 2016, par le général Grégoire de Saint-Quentin, alors commandant des opérations spéciales. « Le capteur à longue endurance qu’est aussi le C-130 » pourrait être « équipé pour permettre l’appui feu des troupes amies et l’engagement de cibles dynamiques », avait-il dit.

Puis, à la même époque, la PME Turgis & Gaillard venait de dévoiler le système SSA-1101 Gerfaut, censé permettre à un C-130H de tirer entre 4 et 8 munitions de type AASM [Armement Air Sol Modulaire] à une altitude de 25’000 pieds et à une distance de plusieurs dizaines de kilomètres. Et, depuis, l’affaire en était restée là… Et pour cause : la rénovation des Hercules était sur le point d’être lancée…

Par ailleurs, Air Fan indique également que le ravitaillement en vol des hélicoptères Caracal de l’escadron 1/67 « Pyrénées » par un A400M opéré par le « Poitou » devrait devenir bientôt une « réalité opérationnelle », les expérimentations au CEAM ayant été récemment finalisées.

Les difficultés d’Airbus à développer cette capacité pour l’A400M avaientt conduit le ministère des Armées à commander 4 C-130J Hercules auprès des États-Unis, dont 2 KC-130J. On aurait pu penser que ces appareils allaient être affectés au « Poitou », afin de lui permettre de planifier des opérations communes avec le 1/67 « Pyrénées ». Or, ils ont finalement été mis en service au sein de l’escadron franco-allemand « Rhin », à Évreux.

« Ces derniers présentent d’ailleurs l’inconvénient de ne pas appartenir à la communauté des forces spéciales [FS] et leurs équipages ne sont donc pas forcément familiarisés avec l’ensemble des procédures spéciales en vigueur au COS », souligne Air Fan. Or, comme l’explique un officier du « Poitou », il est « plus simple et plus rapide de transformer sur une nouvelle machine un pilote expérimenté des FS que de sélectionner un de ses homologues de la conventionnelle et de le former aux méthodes et procédures des FS ».





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