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Faux départ


La décision du CSV et du DP de réserver la primauté de leur accord de coalition à la Chambre suit une logique institutionnelle et démocratique. On se rappelle qu’au printemps, les députés étaient montés au créneau car ils n’avaient pas eu accès à l’accord tripartite que le Premier ministre était venu présenter quelques heures à peine après la signature. En principe, les élus devraient donc être satisfaits du choix du formateur. Or, la levée de boucliers a été immédiate. La décision en soi de donner la priorité à la Chambre n’est pas en cause, mais plutôt l’annonce que l’accord intégral ne sera publié qu’après la déclaration gouvernementale du nouveau Premier ministre et d’un vote de confiance.

Comme l’a dénoncé notamment David Wagner (déi Lénk) sur X, la Chambre – y compris les 35 élus du CSV et du DP – sera amenée à valider ou rejeter un programme gouvernemental dont ne seront connues que les grandes lignes. Le même sort sera réservé aux instances décisionnelles des deux partis. Elles aussi sont censées accorder demain soir leur feu vert à un accord qui ne sera pas disponible dans son intégralité.

Le nouveau gouvernement Frieden-Bettel a-t-il quelque chose à cacher? Ou s’agit-il d’une communication défaillante, voire d’un problème organisationnel lié à la nouvelle Constitution? La Chambre hérite en effet de plus de pouvoirs par rapport au gouvernement. Luc Frieden a vaguement évoqué hier vouloir prendre contact avec le Parlement pour clarifier les prochaines étapes. Il serait au moins logique que l’on mette dès la signature, prévue jeudi matin, l’accord intégral à la disposition des députés. Par souci de transparence, il ne serait certainement pas erroné d’offrir en même temps un accès au grand public, y compris la presse, même s’il n’existe pas d’obligation institutionnelle de le faire.

Le formateur a dès le départ tenu à verrouiller la communication autour des négociations. La stratégie s’est avérée payante avec la conclusion d’un accord en cinq semaines. L’échéancier, présenté hier, pose toutefois question. Et combiné à la mini-polémique sur la note économique et financière, réservée dans un premier temps aux seuls négociateurs (dont des non-élus), cela ressemble déjà à un faux départ du nouveau gouvernement.



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