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Et si on donnait le nom de l’amiral Philippe de Gaulle au porte-avions de nouvelle génération ?


En règle générale, les noms proposés pour baptiser un navire de guerre se classent selon cinq catégories : vertus, milieu naturel, cohésion, rayonnement de la France et reconnaissance [bataille ou personnage historique]. Le Service historique de la Défense [SHD] tient un rôle important dans la mesure où, en fonction de l’importance du futur bâtiment, il lui revient de remettre des avis au chef d’état-major, au ministre des Armées ou au président de la République.

Alors que le porte-avions de nouvelle génération [PANG] n’a pas encore été commandé par la Direction générale de l’armement [DGA] puisque la phase de l’avant projet « détaillé » est encore en cours, le choix du nom qu’il portera fait débat. Lors de l’examen du projet de Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, qui l’a confirmé, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait confié avoir demandé au SHD d’être « plus innovant » afin de « faire émerger des noms un peu différents, compte tenu de notre histoire ».

Innovant, le SHD l’a été [un peu] pour les dix futurs patrouilleurs océaniques de la Marine nationale [sept ont été commandés pour le moment], en proposant les noms de trois résistantes n’ayant aucun lien avec le milieu naval, à savoir ceux de Jeanne Bohec, d’Andrée Borrell et d’Émilienne Moreau… En revanche, les noms du commandant d’Estienne d’Orves, du commandant Gabriel Ducuing, du quartier-maître Bernard Anquetil, premier maître Yves Nonen, de l’enseigne de vaisseau Jacqueline Carsignol, de l’amiral Jacques Trolly de Prévaux et de l’Île de Sein sont plus « traditionnels ».

Qu’en sera-t-il pour le PA NG. Étant donné que, initialement, le porte-avions Charles de Gaulle devait s’appeler le « Richelieu », le nom du Premier ministre de Louis XIII, à qui la « Royale » doit beaucoup, aurait sans doute réuni beaucoup de suffrages… Cependant, d’autres noms ont circulé [et circulent encore], comme celui de Napoléon Bonaparte, un cercle d’admirateurs ayant même lancé une pétition à cette fin.

Sur les ondes de RTL, en avril 2023, M. Lecornu avait dit avoir des idées pour le nom du PA NG. « Il faut qu’il corresponde à notre histoire, je crois. On n’est pas une armée comme les autres, on a des racines profondes et je pense que c’est bien de les célébrer aussi dans ce genre d’exercice », avait-il dit. De quoi donner de la consistance aux hypothèses « Richelieu », « Napoléon Bonaparte » [malgré Trafalgar], voire « Choiseul », qui remit la Marine royale d’aplomb après la guerre de Sept Ans.

Seulement, d’après le quotidien Le Monde, qui publie un long dossier sur le PA NG dans son édition du 9 avril, Richelieu aurait été écarté. De même que Marie Marvingt, dont le nom avait été proposé dans un amendement déposé par les députés LFI lors des débats sur le projet de LPM. Ainsi, deux noms se distingueraient : ceux de Simone Veil et de François Mitterrand.

Mais donner le nom d’un ancien président peut ne pas être considéré comme consensuel [les clivages politiques étant ce qu’ils sont]. Alors que la figure de Simone Veil peut rassembler le plus grand nombre. Jusqu’à donner son nom à un porte-avions de 75’000 tonnes ?

Quoi qu’il en soit, il reste encore du temps avant d’arrêter un choix définitif. Et un nom pourrait sans doute mettre tout le monde d’accord : celui de l’amiral Philippe de Gaulle, qui nous a quittés récemment à l’âge de 102 ans. Premier compagnon du général de Gaulle, son père, ce pilote de l’aéronautique navale n’aura jamais eu le titre de Compagnon de la Libération, malgré ses mérites. Que le porte-avions de nouvelle génération « amiral Philippe de Gaulle » succède au porte-avions Charles de Gaulle réparerait une injustice.





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