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En nouant un partenariat avec le CNES, Naval Group veut mettre l’espace au service des opérations navales


S’il est un prolongement « naturel » pour les aviateurs, l’espace est aussi, depuis au moins l’explorateur et astronome Pytheas, une affaire de marins, comme en témoigne, pour l’anecdote, le nombre d’astronautes issus des rangs de la chasse embarquée américaine…

Que ce soit pour la navigation [astronomique], les communications ou la surveillance, l’espace est essentiel aux opérations navales. C’est ce qu’a d’ailleurs rappelé la Marine nationale dans sa « stratégie de supériorité informationnelle » [SIGNAL], celle-ci ayant appelé à « diversifier les sources de captation de données » en s’appuyant sur les possibilités offertes par le secteur spatial privé [le « New Space »] et à augmenter les « capacités de connectivité, sans renoncer à leur résilience » tout en optimisant la fusion des « informations tactiques en temps réel ».

S’agissant des « sources de captation » de données, la Marine nationale peut déjà compter sur l’entreprise française Unseenlabs, qui a récemment complété sa constellation de nano-satellites en mettant sur orbite, grâce à SpaceX, BRO-10 et BRO-11. Pour rappel, ces engins sont dédiés à la détection des signaux électromagnétiques émis par les systèmes électroniques embarqués à bord des navires [comme ceux utilisés pour l’aide à la navigation, par exemple], ce qui permet de les repérer et de les identifier, même quand ils ont désactivé leur balise AIS [Automatic Identification System ou Système d’identification automatique].

Le constructeur Naval Group s’intéresse aussi aux potentialités offertes par le secteur spatial. Au point de signer, en marge des Assises de l’économie de la mer, qui se tiennent actuellement à Nantes, un accord avec le Centre national d’études spatiales [CNES], qui, au passage, est aussi un partenaire du Musée national de la Marine, afin de développer conjointement des « technologies spatiales au service du naval de défense et de la sauvegarde maritime ».

« Ensemble, le CNES et Naval Group souhaitent mettre en œuvre les solutions et les technologies venant du spatial au service des besoins du domaine naval de défense et de la sauvegarde maritime, notamment pour ce qui est de l’intégration des données d’origine satellitaire jusqu’au niveau de la situation tactique des navires et pour le développement de solutions de discrétion des navires vis-à-vis de l’observation satellitaire », ont-ils expliqué dans un communiqué publié ce 28 novembre.

Échapper à l’observation satellitaire est essentiel pour garantir le succès des opérations navales. Certaines missions sont par exemple menées en fonction des « fauchées » des satellites de surveillance. Aussi, comme l’avait expliqué l’ancien chef d’état-major de la Marine nationale, l’amiral Pierre Vandier, « le but est de pouvoir continuer à nous battre dans notre milieu en contrant les technologies déployées depuis l’espace ». Ce qui pourrait passer par l’utilisation d’un laser afin d’aveugler les satellites trop curieux.

Quoi qu’il en soit, via le partenariat qu’il vient de nouer, Naval Group entend profiter des technologies « maîtrisées » par le CNES. Et de citer « l’exploitation des technologies de routage intelligent, de géolocalisation, de meilleure analyse de la situation du plan d’eau et de l’état de mer autour du navire, d’automatisation, de communications satellite ou encore de sécurisation du signal ».

« Avec la montée en puissance du segment spatial et ses incidences sur le monde maritime, notre entreprise doit prendre en compte ce changement de paradigme du combat naval, afin de continuer à donner aux marines les moyens de leur puissance, informationnelle comme décisionnelle », a fait valoir Pierre Éric Pommellet, le PDG de Naval Group.





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