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En défiant l’Etat, Samuel Eto’o se met une balle balle dans le pied


Boris Bertolt une analyse montre comment la défiance de Samuel Eto’o envers l’État camerounais repose sur des enjeux économiques importants liés à la FECAFOOT. Le journaliste en exil évoque le réseau d’influence financier qu’Eto’o a construit autour des équipes nationales, notamment à travers des activités telles que la location d’avions, la vente d’équipements sportifs et la gestion des sponsors. Boris Bertolt croit savoir que les disputes financières et les intérêts personnels semblent primer sur le respect des règles sportives.

Lire le texte intégral de Boris Bertolt

LE PROBLÈME DE SAMUEL ETO’O DANS SA DÉFIANCE À L’ETAT C’EST QU’IL JOUE SA SURVIE ÉCONOMIQUE À LA FECAFOOT. LES ENJEUX SONT DONC TRÈS ÉLEVÉS

Les Camerounais doivent apprendre à analyser en profondeur les contours des problèmes ou affaires qui rythment leur quotidien. Afin de ne pas laisser la course aux émotions prendre le dessus sur la réflexion.

L’attitude de défiance de Samuel ETO’O vis-à-vis de l’Etat ne repose aucunement sur une dynamique de respect du droit ou des textes régulant le sport au Cameroun. En vérité, il n’y a personne qui aura délibérément violé le droit et les textes du sport au Cameroun comme Samuel ETO’O ces trois dernières années: rupture abusive des contrats, non application des décisions du TAS, violation des lois sur l’organisation du championnat, etc. Dès lors, pour comprendre cette défiance de l’actuel président de la FECAFOOT à l’égard de l’Etat et ce depuis le discours du chef de l’Etat du 10 février 2024, il faut regarder d’un côté : L’ARGENT.

Samuel ETO’O, qui n’est plus en activité depuis plusieurs années, doit vivre, comme la star qu’il est et le multi-milliardaire qu’il prétend être. C’est à dire maintenir un certain train de vie auquel il ne veut pas renoncer malgré la retraite sportive. Un standing de vie qu’il traine comme un fardeau et qui l’oblige à vouloir toujours porter la montre la plus chère, la chaussure la plus onéreuse et le costume le plus class. Qui veut toujours voyager en jet privé. La FECAFOOT est donc pour lui une sorte de rente viagère.

Samuel ETO’O a construit ce qu’on appelle UNE ÉCONOMIE autour des équipes des lions indomptables avec une offre et une demande qui lui permettent de maintenir un réseau d’influence et entretenir son train de vie. Tenez:

– LOCATION DES AVIONS POUR LE VOYAGE DES ÉQUIPES NATIONALES

Assurée par sa société LUXURY PLANE. C’est elle qui loue depuis 2022 les avions pour les équipes nationales. Un business chiffré en centaines de millions Fcfa en deux ans.

– BILLETS D’AVIONS

C’est toujours sa société qui se charge d’acheter les billets d’avions avec un système de surfacturation. Tous les spécialistes en lutte contre le blanchiment d’argent vous diront que les billets d’avion sont un vecteur majeur pour blanchir l’argent sale. Une affaire de plusieurs centaines de millions Fcfa.

– LES ÉQUIPEMENTS DES ÉQUIPES NATIONALES

L’affaire ONE ALL SPORTS illustre à suffisance les enjeux. Une affaire de milliards lorsqu’au-delà des rétro-commissions on associe la vente des maillots dont il a assuré par exemple lui-même la fabrication et la livraison avec EDIMO de Joël MONEFONG et BEE.

– LES SPONSORS DES ÉQUIPES NATIONALES

C’est un secret de polichinelle. Les contrats s’accompagnent régulièrement de retrocomissions. Et tout l’omerta entretenu par la FECAFOOT sur les montants des contrats avec 1 XBET, ORANGE ou encore MTN en dit long sur les enjeux. Il s’agit encore ici des centaines de millions Fcfa.

– LES MATCHS AMICAUX

Un business très rentable dans le monde du football. Pour préparer la coupe du monde au Qatar, les Lions indomptables ont affronté de mystérieuses équipes mais dont les pays fonctionnent en pétrodollars. Qui peut dire combien ces matchs amicaux ont rapporté ? Là encore, c’est le business de Samuel ETO’O. Là encore il s’agit de centaines de millions.

– LE PLACEMENT DES JOUEURS

C’est un autre gros business. À partir des équipes nationales, ETO’O peut donner de la visibilité à des jeunes joueurs pour par la suite négocier leur placement dans des clubs à l’étranger. C’est ce qui explique par exemple le choix d’un Nathan Douala au détriment d’un Choupo Moting. C’est encore beaucoup d’argent en jeu.

– LES MILLIARDS DU GOUVERNEMENT

À chaque compétition internationale, l’Etat est obligé de débloquer des milliards Fcfa pour les équipes nationales et qui sont remis à la FECAFOOT. C’est donc un enjeu financier majeur. L’avance de trésorerie de 2,7 milliards Fcfa consentie par le gouvernement à Samuel ETO’O qu’il a dilapidée et n’a pas remboursé illustre l’importance des enjeux.

– LA GESTION DES PRIMES.

Le sempiternel problème des équipes nationales. Son contrôle se chiffre en centaine de millions entre primes non payées comme celles des U20 filles ou encore les retrocommissions. Ce n’est pas parce que les joueurs ne se plaignent pas que les problèmes ne se posent pas. De nombreux témoignages indiquent qu’un système de prélèvement a été appliqué à certains joueurs et joueuses qui ont intérêt à garder le silence.

Quand vous avez compris tout ça, vous avez compris quels sont les véritables enjeux autour de la défiance de Samuel ETO’O à l’égard de l’Etat. Une affaire d’argent, de gros sous. De vie et, peut-être désormais, de survie pour ce joueur surdoué qui a gagné plusieurs dizaines de milliards dans sa carrière mais devra apprendre à vivre comme tout le monde. L’argent est vraiment le nerf de la guerre.





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