Des excréments retrouvés dans ces bouteilles d’eau en vente dans tous les supermarchés de France
Le numéro un mondial de l’eau minérale, Nestlé Waters, est au cœur de la tourmente. Et les dernières révélations, faites par les médias Le Monde et Franceinfo s’appuyant sur les rapports de l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation ) sont sans appel. En effet, les constatations sont plus qu’alarmantes.
Tout a commencé à l’été 2021 lorsqu’un ancien salarié du groupe Alma, connu pour les marques Cristaline, Chateldon, St-Yorre… a demandé une enquête sur les pratiques des producteurs d’eau en bouteille en France. Selon le rapport de l’inspection générale des affaires sociales faisant suite à l’enquête, et qui a été remis en juillet 2022 au gouvernement, 30 % des marques d’eau en bouteille utilisaient des traitements interdits. Pour Nestlé, cela représentait la totalité de ses marques exploitées.
Des traces d’excréments ont été détectées dans des bouteilles d’eau distribuées en France
Suite à une lettre du directeur de l’ARS Occitanie (Agences régionales de santé), Didier Jaffre, pour prévenir de ces pratiques interdites, et adressée à l’Anses en juin 2023, ce dernier confirme la « présence de traitements interdits » au sein de l’usine. Il dénonce une « contamination régulière des eaux brutes sur au moins cinq des sept forages », ainsi que « la présence de micropolluants ». Les résultats, rapportés ensuite par l’Anses, et remis au gouvernement en octobre 2023, ont ainsi pointé du doigt la « qualité sanitaire » des eaux du groupe Nestlé.
Dans leurs conclusions, les experts de l’Anses sont formels : les normes de qualité n’étant pas conformes et respectées, rien ne peut alors « garantir la qualité sanitaire des produits finis ». Selon les médias Le Monde et Franceinfo, « la contamination des ressources est généralisée ». Ainsi, tous les sites de production sont concernés par ces contaminations microbiologiques, autrement dit les marques Hépar, Vittel et Contrex, mais aussi Perrier.
Des bouteilles d’eau vendues dans les supermarchés contaminées
Toutefois, le rapport de l’Anses ne s’arrête pas là et révèle d’autres problèmes. En effet, des contaminations « d’origine fécale », dans « certaines ressources servant à la production des eaux minérales naturelles » auraient également été retrouvées dans les eaux du géant suisse, comme le rapporte les deux médias d’information.
De même, des contaminants chimiques appelés polluants éternels, parmi lesquels plus particulièrement des Pfas, ainsi que des traces de pesticides dépassant le seuil réglementaire pour l’eau minérale naturelle, auraient aussi été détectés, toujours selon les deux médias. Leur concentration dépasserait même les 0,1 microgramme par litre pour certains captages réalisés.
Une surveillance renforcée demandée pour la production de ces bouteilles d’eau
C’est donc un scandale de plus pour Nestlé qui traverse déjà une crise majeure. Face à cela, « considérant les multiples constats de contaminations d’origine fécale », « la présence chronique notable de micropolluants », et « l’absence de paramètre permettant le suivi de la contamination virale des eaux », un plan de surveillance renforcée a été demandé, selon les deux médias d’information.
Enfin, selon les conclusions de l’enquête, les normes de qualité des eaux minérales naturelles n’étant pas respectées, le groupe Nestlé « ne devrait pas conduire à la production d’eaux embouteillées ». Autrement dit, il est demandé que les sources contaminées ne soient plus utilisées pour produire de l’eau en bouteille.