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Des députés britanniques ont des doutes sur la viabilité du char Challenger 3


En février, le développement du char Challenger 3, à partir du Challenger 2 actuellement en service au sein de la British Army, avait pris de l’avance, le Defence Equipment & Support [DE&S] ayant approuvé sa « revue critique de conception » [CDR], menée à un « rythme soutenu » avec les équipes de Rheinmetall BAE Systems Land [RBSL]. Et cela, sans dépassement de budget. Cette étape devait alors ouvrir la voie à la construction de prototypes, l’objectif étant de prononcer une capacité opérationnelle en 2027, au plus tôt.

Pour rappel, le ministère britannique de la Défense avait notifié un contrat d’une valeur de 800 millions de livres sterling à RBSL pour porter 148 chars existants au standard « Challenger 3 ». Celui-ci prévoit l’intégration d’une nouvelle tourelle munie d’un canon L55A1 à âme lisse, d’un blindage modulaire, d’un système de protection active de type Trophy et de nouvelles capacités de détection et de suivi automatique de cibles. Le groupe motopropulseur doit en outre être amélioré, de même que l’architecture électronique et électrique.

Si ce programme donnait encore satisfaction au début de cette année, quelques députés influents ont depuis exprimé quelques doutes à son sujet, comme lors d’une audition de Grant Shapps, le nouveau secrétaire britannique à la Défense, et d’autres responsables, à la Chambre des communes, le 15 novembre dernier.

La première flèche a été décochée par Robert Courts, le président du comité spécial de la Défense. La British Army « a subi un perte budgétaire de 30 milliards de livres sterling depuis 2015. Cela se reflète dans ses capacités, avec les 32 [obusiers] AS-90 cédés à l’Ukraine qui ont été remplacés par 14 Archer, le retrait [annoncé] du [véhicule de combat d’infanterie] Warrior et seulement 148 Challenger 3 commandés. Et cela à une époque où la masse est primordiale », a-t-il relevé.

Pourtant membre de la majorté, le député Kevan Jones a également déploré le faible nombre de Challenger 3 commandés… avant de déplorer le fait que les prototypes attendus ne seront très certainement pas livrés avant la fin de cette année.

« On nous avait dit que les prototypes seraient prêts d’ici Noël. Je peux vous dire avec certitude qu’ils ne le seront pas. Vous nous servez les mêmes réponses optimistes à chaque fois. Vous nous promettez toujours que les choses s’amélioreront demain. Mais elles ne s’améliorent jamais. Ce qu’il faut vraiment, ce sont des décisions sérieuses », a persiflé le député.

Son collègue, Mark François, est allé dans le même sens. Pour lui, faire du neuf avec du vieux, comme ce sera le cas avec les Challenger 3, n’est pas la chose la plus pertinente qui soit.

« Avec le Challenger 3, vous voulez intégrer une nouvelle tourelle et un canon plus gros sur un véhicule blindé. C’est exactement ce que vous avez fait avec l’Ajax. Et ce fut un désastre total. Vous n’avez rien appris », a-t-il dit, en s’adressant plus particulièrement au général Rob Magowan, le chef d’état-major adjoint de la Défense britannique.

Effectivement, le développement du blindé de combat d’infanterie Ajax, à partir de l’ASCOD 2, a donné lieu à plusieurs problèmes, l’intégreation d’une tourelle dotée d’un canon CT40 de 40 mm à munitions téléscopée s’étant traduite par une prise de poids trop importante pour le châssis, conçu pour un véhicule de 20 à 30 tonnes. D’où les soucis de vibrations exessives et de mobilité.





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