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Déchéance : comment le controversé André Noel Essian avait été chassé de la mairie de Sangmelima


L’ex maire de Sangmelima, André Noël Essian, ex président de la section Rdpc du Dja et Lobo I, obsédé par des ambitions personnelles démesurées, n’a eu de cesse d’embarrasser le parti au pouvoir lors du déroulement des opérations de renouvellement des organes de base en février 2020.Dansun tourbillon de trahison, de dissidence, de trafic d’influence et d’imposture, l’ex édile indocile présenté comme le bras séculier d’Egard Alain Mebe Ngo’o, faisait feu de tout bois. Aveuglé par ses soutiens supposés ou réels au sein du sérail, et nonobstant son parcours académique questionnable, il se distingue par des postures qui surfent sur la provocation, l’arrogance et l’opportunisme.

Lorsqu’il présidait aux destinées de la commune de Sangmélima, la ville avait perdu de son lustre du fait d’une gouvernance locale aussi complaisante qu’incompétente. Le ras-le-bol des populations a abouti à la chute du maire sortant, le très controversé André Noël Essian. Plusieurs fois épinglé par le Tcs dans des scandales financiers, cet homme qui jouit des soutiens réels dans l’establishment, a perdu la face. Battu à plate couture le 25 février 2020 lors de la session de plein droit consacrée à l’élection de l’exécutif communal, il ne se laissera pas compter. Il va mettre en branle ses réseaux au point de mettre toute la ville et les autorités administratives en ébullition.

La première déculottée est venue du mandataire du Comité central du Rdpc,George Elanga Obam, ci devant ministre de la décentralisation et du développement local, dont le prétendu pli fermé exigeant la reconduction aux affaires du maire sortant, a été rejeté par les conseillers municipaux avec véhémence.

Coup de théâtre

Alors qu’on s’attelle aux préparatifs d’installation du nouvel exécutif communal, l’entrée en scène par correspondances interposées supposées ou réelles (authentiques ou fausses), des autorités administratives, témoigne de l’intensité du trafic d’influence et des affrontements féroces des réseaux.

Tenez : le 27 février 2020, le sous-préfet de Sangmélima, Saidouna Ali, administrateur civil principal, par un pli commandé, informe le maire sortant de la passation technique de service avec son successeur, prévue le 28/02/2020 à 12 heures.

Ajournée deux jours plutôt pour indisponibilité du préfet du Dja et Lobo, David Aman Koulbout. Ce même jour du 27 février, l’entrée en scène du gouverneur de la Région du Sud, Felix Nguele Nguele, va tenter de prendre le contre-pied du sous-préfet. Défiant toutes les règles de la correspondance administrative, le gouverneur dont le message-porté est uniquement référé au Dcc/Prc au mépris de sa hiérarchie, écrit : ‘‘Honneur de vous demander, Stop, bien vouloir surseoir, stop, cérémonie passation de service technique, stop, entre maires sortant et entrant de la Commune de Sangmélima jusqu’à nouvel ordre.’’

Arbitrage

Le pot aux roses est découvert à travers la correspondance (authentique ou fausse) du très respecté Sgcc/Rdpc, le bien nommé Jean Nkueté, qui désigne le 28/02/2020, Edouard Akame Mfoumou mandataire du Comité central, pourre prendre toutle processus électoral de l’exécutif communal de Sangmélima. On est passé au bord de l’embrasement d’une cité qui ne voulait plus d’un maire franchement impopulaire et imbu du pouvoir des réseaux. Sinon, comment justifier que le directeur du Cabinet civil de la Prc, au centre de tout ce braconnage administratif, se soit rebiffé après l’arbitrage personnel du Chef de l’Etat ? Tard dans la nuit du 28/02/2020, informé de cette situation explosive à la mairie de Sangmélima, le Chef de l’Etat exige avec une célérité et une fermeté rare, de laisser installer le nouvel exécutif communal élu. Panique dans les rangs !

Le Dcc, face à cette injonction présidentielle, perd de sa superbe.Il saisit tous les acteurs de ce puzzle d’un autre âge, pour les informer de la gravité de l’heure.Akame Mfoumou, désigné en pompier pyromane, se rebiffe et dit avoir été mandaté pour une mission d’apaisement entre les différentes parties aux fins de ‘‘conforter le vote déjà réalisé de l’exécutif communal’’. C’est ici le lieu de noter toute la duplicité de nos décideurs. Le Dcc fait un revirement spectaculaire et en des termes qui frisent la révérence hypocrite, il transmet ‘‘à la très haute attention de monsieur le président de la République’’ une note d’information (authentique ou fausse) en date du 29/02/2020,dans laquelle il se dédie et égrène le chapelet de toutes les mesures prises par ses soins pour éviter un soulèvement à Sangmélima. Sangmélima, chef-lieu du département d’origine de Paul Biya, vient d’offrir le spectacle désolant, des batailles de réseaux qui font rage en ce moment au Cameroun, préfigurant une transition mille fois annoncée et mille fois reportée. C’est également un cas d’école pour mesurer l’ampleur des grenouillages élitaires, des luttes de positionnement et d’influence. A

lors que la décentralisation annonce l’arrivée des ressources substantielles dans les mairies, Sangmélima avait hâte de se débarrasser d’un élu qui a fait de la mairie une rente viagère au détriment des aspirations et des attentes légitimes des populations à la base. Le nouveau maire élu, Bekono Jean Faustin, à l’issue de la session de plein droit du 25 février 2020, sera bel et bien installé le 03/03/2020 sur très hautes instructions du Chef de l’Etat. C’est également en dernière analyse, une lumière crue jetée sur les pratiques en vigueur au Comité central du Rdpc : marchandage, trafic d’influence, cooptation, passe-droits, clientélisme. La bande à Jean Nkueté et Grégoire Owona dit une chose et fait exactement son contraire.





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