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D’après une étude, les résidus de pesticides présents sur les fruits et légumes seraient mauvais pour la santé

cest indéniable : une bonne partie des fruits et légumes que nous consommons contiennent des résidus de pesticides. Mais quel danger représentent réellement ces substances ? À travers son documentaire « Fruits et légumes : un cocktail de poisons invisibles », la journaliste Isabelle Ducret fait le point sur la situation.

« Pour ta santé, mange 5 fruits et légumes par jour« . Cette phrase, on l’a tous entendue des centaines de fois, au point qu’elle résonne en nous aujourd’hui comme une vérité absolue, presque incontestable. D’après l’OMS, cet apport quotidien en vitamines, fibres et minéraux permettrait de réduire la mortalité de 36%, rien que ça. Pourtant, à mesure que la science progresse, on s’aperçoit que cette recommandation pourrait ne pas être aussi avisée qu’on le croit. En effet, on estime que 50% des fruits et légumes vendus dans le commerce contiennent des résidus de pesticides, dont la consommation pourrait avoir des effets néfastes sur notre santé.

C’est en tout cas ce qu’affirme une étude de l’université de Harvard, publiée en 2022 :

L’exposition aux résidus de pesticides par le biais de l’alimentation pourrait annuler l’effet bénéfique de la consommation de fruits et légumes sur la mortalité.

Pour tirer cette conclusion, les scientifiques américains se sont appuyés sur un échantillon de 160.000 Américains, séparés en deux groupes bien distincts : l’un mangeait des fruits et légumes contenant peu ou pas de pesticides, l’autre mangeait des fruits et légumes comportant un taux élevé de ces résidus.

À noter, toutefois, que l’étude a été réalisée aux États-Unis, où circulent nombre de pesticides interdits en Europe.

Les pesticides, des produits inoffensifs ?

Si les pesticides américains sont plus toxiques que leurs homologues européens, ce n’est pas pour autant que ces derniers sont sans dangers. Interrogé à ce propos, Marc Augsburger, responsable de l’unité de toxicologie du Centre universitaire romand, rapporte que l’ingestion d’une quantité importante de pesticides porte atteinte au système nerveux central, au système respiratoire, au cœur et aux muscles.

Pour ce qui est des petites doses, il explique ensuite que le risque est moindre, dans la mesure où les doses maximales définies par les fabricants sont bien en dessous des exigences sanitaires, mais qu’une exposition à répétition pourrait, en revanche, porter à conséquences.

Un inquiétant précédent

Pour ce qui est des pesticides, la science est loin, toutefois, d’avoir toutes les réponses. Or, les normes sont établies suivant l’état des connaissances actuelles, qui peuvent être amenées à évoluer. Dès lors, certaines substances pourraient tout à fait se révéler plus (ou moins) toxiques qu’on ne le croyait à l’origine.

C’est malheureusement ce qui s’est produit dans le cas du chlorpyrifos. Considéré comme inoffensif pendant 60 ans, cet insecticide a finalement été interdit en Europe en 2020, après que la science a mis en évidence ses répercussions sur le développement mental des fœtus.

Doit-on s’attendre, à l’avenir, à d’autres mauvaises surprises de ce type ? En attendant que de nouvelles études scientifiques soient menées, la question reste ouverte.

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