Congrès de partis : Maurice Kamto et Cabral Libii se positionnent déjà pour la présidentielle 2025
Après le Sdf, en octobre dernier, le Pcrn et le Mrc annoncent leurs assises électives en décembre prochain. La question du nouveau leader qui façonnera l’avenir du parti suscite des débats animés au sein et en dehors des partis.
Le Social Democratic Front (Sdf) a élu Joshua Osih, le dimanche 29 octobre 2023, comme président du parti, au terme du congrès tenu à Yaoundé. M. Osih, 54 ans, jusqu’alors premier vice-président du parti, succède ainsi à John Fru Ndi, décédé le 12 juin après avoir présidé le Sdf depuis sa création en 1990. Dans les autres formations politiques, l’on pense déjà aux échéances électorales futures. Raison pour laquelle, les congrès sont annoncés ici et là. Dans le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn), le premier congrès ordinaire aura lieu du 15 au 17 décembre 2023 à Kribi, département de l’Océan, région du Sud. La rencontre de décembre 2023 sera consacrée à l’élection du président national et des membres du Comité directeur national du parti. Cabral Libii, le président sortant dévoilera ses intentions dans la cité balnéaire de Kribi.
Néanmoins, des candidatures ont été déclarées pour le challenger à la tête du parti,at-il précisé. En prélude à cette rencontre historique, au moment où l’on parle de tensions dans l’air, le président national du parti,Cabral Libii, accusé de roublardise, a entretenu la presse, le 15 novembre dernier àYaoundé, sur l’intérêt et les enjeux de ces assises. En effet, ce rassemblement permettra au parti « d’affiner les préparatifs des combats électoraux avenirs, en examinant nos textes (…) Nous voyons donc dans cette grande rencontre de Kribi, à la fois un cadre de restructuration organisationnelle et fonctionnel, et un moment de ressourcement et festif », a déclaré le député du parti dont il a pris la tête en 2019.
Aussi, lors du premier congrès à Kribi, couplé à l’organisation du 20e anniversaire du parti fondé en 2003 par Robert Kona et Albert Fleury Massardine, le Pcrn posera les jalons d’une possible coalition avec d’autres partis d’opposition en vue de l’élection présidentielle de 2025. L’une des ambitions primordiales de ce parti est de battre le parti au pouvoir et remporter cette élection. La coalition constitue ainsi une approche pouvant lui permettre d’atteindre son objectif. Néanmoins, il est temps de définir les modalités de cette coalition.
A cet effet, le Pcrn ne coalisera pas avec tout parti. « Nous coaliserons avec ceux qui méritent que nous coalisions avec eux. C’est-à-dire ceux qui abattent comme nous un travail volumineux. Ceux qui abattent un travail de chanson de cigale, ils peuvent être surs que nous ne coaliserons pas. Nous ne nous amusons pas, nous travaillons pour le changement du Cameroun », martèle l’opposant. Pour sa part, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) organise son congrès à Yaoundé, du 09 au 10 décembre 2023.
D’après des indiscrétions, la commission électorale de cette formation politique qui est présidée par le Sg du Mrc, Me Ndong Christopher Mveh, a déjà validé la candidature de Maurice Kamto, au poste du président national du Mrc. M. Kamto sera le seul candidat à sa propre succession. La validation de la candidature de Kamto intervient après l’exclusion il y a quelques mois, de l’avocate Michèle Ndoki. Elle avait de manière ostentatoire, exprimé son intention de défier Maurice Kamto pour la présidence du parti. Alors que certains militants et cadres du parti souhaitent voir Maurice Kamto céder sa place, cette décision du directoire élimine toute concurrence et assure à Maurice Kamto une voie libre pour conserver la tête du Mrc. En plus d’être un congrès électif, ces assises vont tracer la voie pour les futures échéances électorales.
Notamment les élections législatives, municipales et la présidentielle prévues en 2025. Lors de la dernière présidentielle en octobre 2018, l’avocat était arrivé 2è après le vainqueur, le chef de l’Etat Paul Biya. En 2020, le parti va choisir de boycotter les élections législatives, régionales et municipales. Conséquemment, le parti n’a pas d’élus locaux et est donc hors cours pour prochaine présidentielle de 2025. C’est dire si cette convention revêt une importance cruciale pour l’avenir du parti. Mais au sein du parti, la validation de la candidature de Maurice Kamto, 71 ans en 2025, en tant que candidat unique, suscite des questions quant à la dynamique d’alternance à l’intérieur des partis politiques camerounais. Pour d’aucuns, la « gouvernance du secret » pousse certains militants du Mrc à quitter le navire.
