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Communauté Banen : le chef du canton Lognanga sensibilise sur le décret 2023

Sa majesté Singha Jean Paul a convié ses sujets lundi dernier, à une réunion d’information et de sensibilisation sur l’importance du décret qui restitue leurs terres au peuple banen de la forêt d’Ebo.

Il était surtout question pour cette réunion d’informer et sensibiliser les populations riveraines sur les enjeux autour du massif forestier d’Ebo, mais aussi les mobiliser pour organiser le retour des filles et fils Banen dans leurs villages d’origine. Les populations de Lognanga ont répondu massivement à l’appel du chef de canton, non seulement pour célébrer le décret du premier ministre chef du gouvernement signé le 27 avril 2023, mais également saluer le président de la République du Cameroun, Son Excellence Paul Biya qui ont compris leurs cris. Ce décret est une lueur d’espoir qui consacre le retour des populations Banen. Après 60 ans d’errance ces derniers voient enfin une immense opportunité de leur retour sur les terres de leurs ancêtres. «60 d’errance c’est trop, il est temps de rentrer sur les terres ancestrales», a déclaré Sa majesté Singha Jean Paul, lors de la réunion d’information et sensibilisation tenue à Lognanga localité située dans l’arrondissement de Yingui.

En rappel le décret du premier ministre n°2023/01630/PM du 27 avril 2023 portant classement au domaine privé de l’Etat d’une portion de forêt de 68385 ha constitués en unité forestières d’aménagement dénommée UFA 07006. Notons que la réunion d’information et de sensibilisation tenue ce 31 juillet a été précédé par celles tenues à Douala, Tondè et Mangoule. Ces étapes ont levé 5 les nombreux doutes qui subsistaient encore dans les esprits quant aux véritables enjeux du classement de la forêt d’Ebo en UFA et à l’activité du retour des Banen dans leurs villages, consacré par le décret du 27 avril 2023. A-t-on appris.

Prenant la parole lors de cette causerie avec la population, le chef du canton Ndocbiakat, Sa majesté Gaston Dipita, a félicité l’honorable Moth Samuel qui n’a pas ménagé d’efforts pour le dénouement heureux de ce projet qui fait désormais la fierté de toute une communauté. Sa majesté Gaston Dipita, a salué la cohésion sociale qui a abouti à cette heureuse nouvelle. «Ce que nous voulons à travers ce projet c’est d’abord les routes, le reste est avenant, nous devons faire absolument replier tous nos enfants disséminés dans les villes du Cameroun, et encourager ceux qui sont sur place d’y rester.»

Banen en bref

La communauté Banen est un ensemble de peuples situés dans deux régions dont le Centre et le Littoral, dans les départements du Mbam et Inounou (Ndikiniméki) et du Nkam (Yingui), sur une superficie totale de 5000 km². Durant la période précoloniale, les Banen ont migré progressivement pour cause des guerres de l’indépendance, ce avant les années 60. En 1959, durant la migration, l’Etat, toujours aux côtés des populations, à travers la société forestière dénommée Snc bois, a voulu réinstaller les populations par des routes. Ce fût malheureusement un échec pour cause de non rentabilité de la part de forestière qui n’était pas loin du seuil de fermeture. Cette volonté du gouvernement s’est matérialisée par la pose de la première pierre sur le pont d’Ebo’o par le gouverneur de la province du Littoral. En 1963, au regard de l’ampleur de la guerre civile au sein des maquis, l’Etat se rapprochant des zones de maquis pour pacification, a procédé au déguerpissement par un arrêté du préfet Ferdinand Koungou Edima, des populations estimées à cette période à 15 800 âmes dans les cantons de Ndocbiakat, Inoubou Sud et Lognanga. Dans le même arrêté signé par le préfet du Nkam, il est promis aux populations qu’elles seront réinstallés une fois la zone pacifiée.

Après cette promesse, le temps passant, la forêt d’Ebo s’est confondue à une forêt primaire, créant ainsi la convoitise des ONG internationale, sur la base de la qualité de la faune et de la flore. C’est ainsi qu’en 2006, cette convoitise a été matérialisée par la volonté de transformer la forêt d’Ebo en parc national, au détriment des populations. L’Etat une fois plus s’est montré aux côtés des populations en annulant ce projet dans une zone précédemment occupé par le peuple Banen. La communauté Banen par l’entremise de l’honorable Moth Samuel a saisi cette opportunité pour solliciter la magnanimité du chef de l’Etat qui a compris les cris du député, d’où la publication du décret portant classement dans le domaine privé de l’Etat d’une partie de la forêt d’Ebo’o et son érection en Ufa.

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Alex Koko

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