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Comment la haine a coûté 3 ans de prison à un militant du MRC : voici l’histoire tragique de Stéphane Soh


Le jeune en photo à gauche s’appelle Stéphane Soh. C’est un ancien prisonnier politique du MRC sorti de prison il y a quelques jours. Il y a passé trois ans du fait d’un homme Cyrille Ahanda (en photo ci-dessous). Lisez jusqu’où la haine du prochain, d’autrui peut conduire. Voici le film de l’arrestation de Stéphane Soh. qui lui coutera gratuitement 3 ans de sa vie:

Stéphane Soh, Cameroun Actuel

Le 30 septembre alors que le jeune Stéphane soh, manoeuvre au port de Douala, est à son poste de travail, son chef de service le nommé CYRILLE AYINDA, sachant qu’il est du MRC et qu’il était de repos le 22 septembre, lui demande de venir avec lui dans son véhicule, le jeune travailleur n’hésite pas à le suivre au regard du respect qu’il accorde à sa hiérarchie.
En cours de route son chef lui dit «tu as marché le 22 septembre n’est-ce pas ? Vous les gens de kamto vous allez voir ce que vous cherchez». Il le conduit tout un coup vers un policier en civil posté au terminal, travaillant dans la même enceinte (à la Régie du Terminal à conteneurs RTC du port Autonome de Douala).

Sieur AYINDA prend quelques minutes pour expliquer au policier de quoi il est question et le but de la présence du jeune Stéphane. Dès la fin de leur discution, il fait sortir Stéphane Soh de sa voiture en ces termes : «descends de ma voiture… tu as marché le 22, voilà les bamilékés qui veulent détruire le pays, tu es même du MRC …». C’est donc en ce moment que ledit policier se présente au jeune Stéphane et lui demande d’entrer cette fois dans sa voiture à lui.

Au jeune de lui demander «Monsieur c’est pour où ?», la réponse du policier n’est pas de nature à rassurer, «Entrez dans la voiture et vous n’avez pas de questions a me poser ! Vous entrez où vous n’entrez pas?» lui dit-il. Le jeune Soh, tout seul et sans défense, n’oppose aucune résistance et entre dans le véhicule. Dès lors, il n’aura plus accès à son téléphone ; aucun membre de sa famille n’étant au courant de son kidnapping.

Arrivé au poste de police des frontières dénommé ST Surveillance du Territoire, antenne du port, situé au dernier niveau de l’immeuble siège de la capitainerie du port de Douala, il est auditionné puis renvoyé chez lui avec pour consigne de revenir le lendemain 1er octobre 2020. Stéphane Soh est loin de se douter que son calvaire ne fait que commencer…

Le lendemain 1er Octobre 2020, Stéphane Soh arrive au poste de police accompagné de son avocat Me TAMFU RICHARD qui se voit refoulé comme un malpropre. Ses bourreaux commencent aussitôt à le torturer. Assis à même le sol et menotté aux bras puis aux jambes, il est roué de coups, et couvert d’injures, dont «sale bamiléké» revient comme un refrain. Après on lui demande de déverrouiller son téléphone, lorsqu’il essaye de s’y opposer une nouvelle série de coups se met à pleuvoir sur lui, il obtempère finalement fatigué de se faire bastonner.

( MEKANDA JOSEPH officier de police premier grade, est le principal tortionnaire de Stéphane Soh )

Il est ensuite conduit manu militari à Bonandjo, au service régional de la surveillance du territoire, où le Sieur BOYOGUENO BENDE régional de la DST, l’y attend. Arrivé sur place à 15h il est jeté en cellule où il va passer 65 jours de garde à vue, durant lesquels il sera torturé sans relâche : bastonnades, privé de visites et plusieurs jours sans repas. Tout ceci à l’insu de ses proches.

Son épouse ayant finalement découvert où son mari se trouve, décide de lui rendre visite, mais la pauvre se fait brutaliser par une femme en tenue sous prétexte qu’elle serait une espionne ; elle se fait auditionner et voit son téléphone être confisqué (jamais récupéré à ce jour).

Les jours s’égrainent, il est demandé à Stéphane Soh de coopérer si il souhaite être libéré. Ces interrogatoires se font tard dans la nuit et ce jusqu’au petit matin.

Épuisé, Stéphane consent à signer un PV tronqué, sous la pression de BOYOGUENO BENDE, qui lui garanti qu’il sera libre après avoir approuvé le document. C’est le 04 décembre qu’il est relâché, mais ses téléphones et pièces personnelles restent confisquer.

Le 18 décembre 2020, Stéphane Soh est rappelé par ses bourreaux afin de récupérer ses téléphones et ses affaires personnelles, or c’est un grossier piège ficelé par ses tortionnaires. Il est de nouveau jeté en cellule et va y passer de longues heures sans assistance ni repas. À 23 heures, il est conduit de force à la PJ où il va passer 11 jours de garde à vue. C’est finalement le 29 décembre 2020 qu’il est déféré devant le tribunal militaire pour signer son mandat de détention provisoire.

Ce même 29 décembre 2020, à 17 heures 30 minutes, Stéphane Soh fait son entrée à la Prison Centrale de New-Bell où il y passera avant d’être libéré le 29 décembre 2023.





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