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Chez les babouins, c’est donnant-donnant


Comme les humains, les babouins savent développer des stratégies complexes de « donnant-donnant » pour coopérer avec un partenaire, révèle une étude. Elle met en évidence une capacité d’adaptation insoupçonnée chez ces singes réputés très sociaux.

Pour savoir si les singes étaient aussi capables de coopération stratégique comme les humains, des chercheurs ont mené une expérience sur des babouins de Guinée de la station de primatologie du Centre national de recherche scientifique (CNRS) de Rousset, près d’Aix-en-Provence, décrite dans la revue Science Advances de vendredi.

Dix-huit individus avaient accès à des écrans tactiles disposés dans leur enclos: les babouins opéraient par paires et étaient séparés par une plaque transparente, de sorte que chacun pouvait observer le comportement de son voisin. Les singes, déjà habitués aux écrans pour des taches individuelles, pouvaient choisir librement d’entrer dans un dispositif.

Quand ils s’y retrouvaient à deux, un individu « donneur » devait choisir entre deux images. L’une lui délivrait une récompense (du blé) à lui seul; l’autre récompensait aussi son voisin « receveur ». Les rôles ont été distribués de manière aléatoire, au cours de près de 250’000 essais menés pendant 95 jours, avec huit babouins – les dix autres n’ont pas pris part à l’expérience faute d’avoir compris la tâche.

« Sens de l’intérêt général »

Résultat: dans près de 100% des interactions, les primates « sélectionnaient l’image ‘pro-sociale’, qui récompensait les deux », dit à l’AFP Anthony Formaux, doctorant à l’université d’Aix-Marseille et premier auteur de l’étude.

C’est une dynamique de « donnant-donnant » et quasi systématique, sans stratégie apparente, analyse ce spécialiste de la psychologie animale et de cognition comparée. Ils agissaient ainsi sans doute par « sens de l’intérêt général ».

Puis les tests se sont corsés: les babouins donneurs ne recevaient plus rien et devaient choisir entre une image récompensant le receveur, l’autre ne le récompensant pas.

« Ne pouvant plus se récompenser eux-mêmes, ils devenaient plus regardants » sur le comportement de leur co-équipier, explique Anthony Formaux, soulignant une nette tendance à récompenser leur voisin receveur si ce dernier s’était montré généreux dans son rôle de donneur.

« C’était vraiment incroyable! Ils arrivaient à adapter leur stratégie en fonction de la difficulté et des ‘coûts’ qu’on leur imposait »,…

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