cette hypothèse sur le grand-père évoquée par ce prêtre choque, « C’était risqué »
Le Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, est recouvert d’un manteau blanc. Les enquêteurs devront faire avec. Ce jeudi 28 mars, huit mois et demi après la disparition d’Émile, les gendarmes s’apprêtent à opérer une mise en situation afin de comprendre ce qui a pu arriver au petit garçon âgé de deux ans. Aussi, il ne s’agit pas là proprement d’une reconstitution de la journée du 8 juillet 2023, mais bien d’une mise en situation puisqu’elle se déroule sans suspect déterminé.
Parents, grands-parents, famille et voisins seront présents à ce rendez-vous durant lequel un effet de surprise pourrait bien faire basculer l’enquête. En tout, 17 personnes ont été convoquées pour participer à cette mise en situation. Particulièrement évoqué depuis plusieurs jours, le grand-père d’Émile, Philippe Vedovini, devrait faire l’objet de toutes les attentions.
Une mise en situation organisée ce jeudi sur les lieux de la disparition du petit Émile
L’hebdomadaire Nouveau Détective a d’ailleurs consacré plusieurs colonnes de son dernier numéro au profil d’un homme au passif intriguant. Philippe Vedovini aurait ainsi été mêlé à une affaire de violence sur enfants en 2018. Les faits remonteraient à une décennie 1990 pendant laquelle il avait rejoint la communauté religieuse de la Sainte-Croix de Riaumont, à Liévin, dans le Pas-de-Calais.
À ce jour, Philippe Vedovini demeure présumé innocent (les faits qui lui sont reprochés n’ayant pas été jugés faute de preuves). Néanmoins, la nature des faits reprochés soulève une question. Le magazine imagine, entre autres, que le grand-père aurait pu retrouver de vieux réflexes face à un bambin agité, « obsédé par l’idée d’aller jouer dans la cabane que baptisaient ses cousins, sur le chemin du col du Labouret. »
La famille d’Émile a-t-elle pu « cacher ce genre de drame » ?
D’après un prêtre « qui connaît bien le clan Vedovini », l’hypothèse est en tout cas envisageable. « Je suis sûr que la famille n’aurait pas hésité à cacher ce genre de drame, même si c’était risqué », n’a-t-il pas hésité à lancer.
D’autre part, Bruno Raout, un ancien élève du pensionnat où a officié Philippe Vedovini, a livré un avis similaire à celui de l’ecclésiastique : « La loi du silence, le secret, c’est ce qu’on nous enseignait à Riaumont. (…) Je suis persuadé que, si un tel drame s’était produit, le grand-père ne serait jamais dénoncé aux forces de l’ordre, et que personne dans la famille ne l’aurait fait. Chez eux, on vit en vase clos, on se serre les coudes, on apprend à régler les problèmes entre soi… »
crédit photo : TF1 Près de neuf mois qu’Émile, deux ans et demi, a disparu
L’attitude et les réactions du grand-père d’Émile devraient être « scrutées de près »
La mise en situation de ce jeudi a notamment pour objectif de confronter les souvenirs et déclarations de la famille d’Émile et des témoins qui l’ont aperçu pour la dernière fois. « Il est évident que durant ces temps d’échanges et de remise en situation, l’attitude et les réactions de Philippe Vedovini seront scrutées de près« , peut-on lire dans les pages du Nouveau détective.
En parallèle, Maître Isabelle Colombani, avocate de la famille d’Émile, a déclaré à La Provence que cette opération pourrait « signifier qu’il y a autre chose derrière« et permettra peut-être « de croiser les choses et de voir si ça ‘matche’ ou non. » « Honnêtement, les grands-parents et les parents d’Émile attendaient et espéraient même cette mise en situation, car ils avaient un peu l’impression que l’enquête n’avançait peut-être pas assez vite. Ils pensent que ça va peut-être permettre de débloquer certaines choses », a-t-elle ajouté.
