Ces métiers « très en pénurie » au Luxembourg
Face à la pénurie de main d’œuvre qui touche le Luxembourg, le ministère du Travail a mis en place, depuis ce 1ᵉʳ septembre, une nouvelle loi permettant de faciliter l’embauche de ressortissants de pays tiers. Mais quels sont les métiers qui peinent le plus à recruter ? L’Adem a fourni des réponses.
Actuellement, la situation est complexe concernant le marché de l’emploi. Ce n’est pas nouveau, mais cela semble empirer. Et il arrive que nos entreprises ne prennent pas de gants pour trouver les perles rares en débauchant au-delà des frontières pour faire tourner la machine économique grand-ducale. Le nord de la Lorraine a ainsi été victime d’une «grande démission» de chauffeurs de bus qui ont filé au Luxembourg pour accompagner le développement des transports en commun dans le pays.
Conclusion : dans le secteur de Thionville et de Metz, les gestionnaires des réseaux de cars français s’arrachent les cheveux pour assurer le service auprès de la population et surtout des écoliers qui ont fait leur rentrée hier. Désolé, mais c’est la loi du marché.
De son côté, le gouvernement fait aussi feu de tout bois pour permettre aux entreprises de trouver chaussure à leur pied. Ainsi, depuis ce 1ᵉʳ septembre, une nouvelle loi permettant de faciliter l’embauche de ressortissants de pays tiers est entrée en vigueur. Recruter dans le pays et la Grande Région ne suffit plus, il faut aussi se tourner vers les nations hors Union européenne !
Il faut dire que le taux de chômage est très faible dans le pays et se situe à un niveau de 5,2 %. La Lorraine, qui envoie le plus gros contingent de frontaliers (les Français représentent 50 % des frontaliers, soit 120 000 personnes environ), connaît aussi une embellie au niveau de l’emploi. Le taux de chômage est passé sous la barre des 6,9 % en Moselle et sous la barre des 6,7 % en Meurthe-et-Moselle. Cette équation vient encore compliquer la donne.
Mais quels sont ses métiers qui peinent à recruter au sein même de la Grande Région et de l’Union européenne ? L’Adem en a listé 30, jugés « très en pénurie ».
- Analyste de crédits et risques bancaires
- Chargé de clientèle bancaire
- Cambiste
- Couvreur, zingueur, aide couvreur
- Façadier
- Ingénieur
- Chef de ligne de production
- Opérateur de centre d’usinage, tourneur-fraiseur
- Agent de maintenance industrielle, électromécanicien
- Électronicien
- Aide-soignant
- Infirmier
- Psychologue, psychanalyste
- Assistant social
- Éducateur de jeunes enfants
- Éducateur socio-éducatif
- Avocat, conseiller fiscal, fiscaliste, juriste
- Astronome, biochimiste, généticien, pharmacien, roboticien
- Analyste financier
- Expert-comptable, auditeur interne
- Comptable, gestionnaire paie
- Contrôleur de gestion
- Chef de projet en organisation, responsable développement durable et RSE
- Data analyst, chargé d’études de marché, statisticien
- Chargé de recrutement, gestionnaire des carrières, DRH
- Assistant chef de produit
- Administrateur de bases de données, administrateur réseaux
- Analyste décisionnel, développeur
- Architecte fonctionnel de système d’information
- Chef de projet maîtrise d’ouvrage
Cette liste se base sur des données objectives, rappelle l’Adem, comme le nombre de postes vacants, de demandeurs d’emploi inscrits pour le même métier, de postes déclarés pour lesquels aucune mise en relation d’un candidat correspondant au profil recherché n’a pu être effectuée. Pour ces professions, un certificat sera désormais délivré dans un délai de cinq jours ouvrables.
Reste maintenant à trouver ces précieux salariés que l’on risque de devoir chercher très loin. On imagine les entretiens d’embauche en visioconférence. Ne riez pas. La Provençale avait déjà tenté cette expérience avec l’aide de l’Adem pour recruter de nouveaux employés aux compétences recherchées, mais vivant bien loin du Grand-Duché. C’était en janvier dernier.
La situation restera difficile encore des mois quand on voit le dynamisme de l’emploi chez nos voisins… et les nombreuses contraintes qu’il y a dorénavant pour se rendre sur son lieu de travail au Grand-Duché (bouchons…). Les soucis de mobilité seront atténués avec la création de nouvelles voies sur l’autoroute et de nouvelles lignes ferroviaires (tram et train), mais ils font des dégâts concernant l’attractivité du pays.
Cette situation fait aussi fuir des frontaliers qui préfèrent radicalement changer de vie ou trouver un poste similaire près de chez eux, même si le salaire est bien moins élevé. D’autant plus que la période du covid est passée par là et a donné certaines envies d’ailleurs aux salariés désenchantés. Oui, cela va être compliqué de réduire la tension sur ces 30 métiers «très en pénurie».
