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ce reportage “honteux” sur les travailleurs handicapés scandalise les téléspectateurs, “Ce sont des esclaves”


Elise Lucet et son équipe ont encore frappé. Ce jeudi 26 janvier, France 2 a dévoilé son nouveau numéro de Cash Investigation, intitulé : “Travail de malade, malade du travail”. L’enquête des journalistes s’est portée sur les milliers de Français qui souffrent chaque année de maladies imputées au travail, mais aussi aux travailleurs handicapés, victimes de souffrance au travail. 

En 10 ans, plus d’un million de Français ont demandé une reconnaissance de maladie professionnelle. Sur ces demandeurs, 440.000 se sont vus rejetés leur réclamation. D’après l’enquête de de Cash Investigation, les employeurs usent de diverses stratégies pour éviter de reconnaître la maladie professionnelle de leurs employés et ainsi de les indemniser en conséquence. 

Selon un rapport de la Sécurité sociale, la sous-reconnaissance des maladies professionnelles serait responsable d’un trou entre 1,2 et 2,1 milliards d’euros. Des chiffres alarmants et une enquête édifiante qui a laissé un goût amer aux téléspectateurs. Un second reportage sur les conditions de travail des travailleurs handicapés a, lui aussi, soulevé un torrent de colère sur les réseaux sociaux.

Cash Investigation : les conditions de travail des travailleurs handicapés dénoncées par les équipes d’Elise Lucet

L’un des journalistes de l’émission s’est intéressé aux ESAT (Établissement et service d’aide par le travail). C’est à Grenoble que son enquête l’a mené. Après un refus de reportage dans les locaux, c’est sous couvert d’une fausse identité de stagiaire qu’il est entré dans l’établissement qui emploie des personnes en situation de handicap.

L’Esat en question est un sous-traitant de Schneider Electric, une multinationale française. En caméra cachée, le journaliste rencontre les travailleurs handicapés, souffrant majoritairement de troubles psychiques : paranoïa, schizophrénie ou encore bipolarité. Pourtant, les conditions de travail de ces personnes ont un impact sur leur santé.  C’est le cas de Corinne, dont le prénom a été modifié. 

Cash Investigation, sur France 2 : les travailleurs handicapés en pleine souffrance physique dans cet Esat

Chaque jour, elle remplit un sachet et le scelle. Un geste que l’employée de l’Esat répète 300 fois par jour. Une répétition qui a des conséquences sur sa santé. “Quand j’appuie j’ai une douleur. (…) J’ai mal !”, explique-t-elle. Des douleurs connues par sa hiérarchie, mais qui ne risquent pas de changer. Dans le reportage, le directeur adjoint de la petite usine préconise à Corinne de changer de main ou “d’utiliser ses pieds”, propose-t-il sur le ton de l’humour.

Ce qu’il faut savoir sur ces travailleurs handicapés, c’est qu’ils sont considérés comme des “usagers”. À ce titre, ils ne dépendent pas du Code du travail. Ainsi, l’Esat et l’employeur ne leur fournissent pas de contrat de travail, ni d’assurance chômage. Ils ne bénéficient pas non plus du SMIC et n’ont le droit qu’à “deux pauses” dans la journée. 

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Cash Investigation : les internautes choqués par la maltraitance des travailleurs handicapés

Interrogé par Elise Lucet, après trois mois de relances et de tentatives vaines, le président de Schneider Electric a assuré qu’un “programme en cours qui vise à améliorer l’ergonomie des postes de travail” est en cours. Un dispositif qui n’est pas prévu avant “juin 2024”, rétorque Elise Lucet qui rappelle que ses équipes ont “repéré des troubles muscolu-squelettiques” des travailleurs handicapés qui “souffrent de pression et qui pensent même au suicide”. 

Face à ce reportage, les internautes n’ont pu cacher leur colère. Sur X, ancien Twitter, on peut lire : “La partie sur les ESAT me donne envie de tout cramer”, “Pour synthétiser, ce sont des esclaves, je ne trouve pas d’autre mot ! Honte”, ou encore “Bravo à Cash Investigation pour ce sujet sur les ESAT (pas tous, certes) qui exploitent des personnes vulnérables”, mais aussi : “Schneider qui profite de la main-d’œuvre bon marché que sont les travailleurs en ESAT et se permet au passage de leur demander des cadences effrénées, comme pour les valides. Né avant la honte”.





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