Ce prénom donné à plus de 2,2 millions de françaises depuis 1900 est aujourd’hui en voie de disparition
Le choix du prénom de bébé n’est pas à prendre à la légère. En effet, en plus de le suivre toute sa vie, son prénom déterminerait, selon certains universitaires, sa personnalité et même, son quotient intellectuel !
Alors, hors de question de tomber dans la banalité. C’est comme ça que depuis un certain temps, l’heure de l’appel est devenue véritable cauchemar pour nos enseignants. Baptiste Coulmont, professeur de sociologie à l’École normale supérieure Paris-Saclay et auteur du livre Sociologie des prénoms, est revenu sur ce besoin impératif d’originalité chez nombre de parents. « Maintenant, pour que le prénom remplisse sa fonction d’identification dans un groupe, il faut qu’il soit unique. Les parents ont ça en tête. Ils ont le souvenir de toutes les Céline, tous les Cédric… qui étaient plusieurs dans les classes auparavant », a-t-il pu expliquer au Ouest-France.
Des prénoms toujours plus variés et originaux
Pour Claire Tabarly-Perrin, co-auteure de L’Officiel des Prénoms 2024 et spécialiste prénoms, c’est un « phénomène assez mécanique et sociologique« . Celle-ci précise dans l’ouvrage sorti en septembre : « Depuis une cinquantaine d’années, le choix du prénom n’est plus dicté par des règles, mais tout simplement par le goût, notre propre goût ».
Du reste, les mœurs de ce siècle ne sont pas celles du précédent. Autrefois, les prénoms qui étaient donnés devaient être en usage dans les différents calendriers ou portés pas des personnages historiques. « En 1900, les têtes d’affiche Marie et Jean prénommaient respectivement une fille sur cinq et un garçon sur douze », rappelle le dernier Officiel.
Marie, un prénom qui traverse le temps
Parmi ces Saints catholiques dont les prénoms sont en passe de ne plus orner les bracelets de naissance de nos petits anges, il y a notre mère à tous. « Aujourd’hui, le prénom Marie n’est attribué que dans 0,3% des naissances », précise le livre.
Plus de 2,2 millions de Marie ont vu le jour depuis 1900. Dans la Bible, Sainte-Marie est la mère de Jésus. Son prénom fait aussi écho au prénom hébraïque Myriam, qui signifie « celle qui élève ». Prénom occidental le plus porté depuis la fin du Moyen Âge, il est à l’origine de nombreux dérivés comme les prénoms Maya, Manon ou encore Maria.
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Plus d’héritiers pour Marie et Jean ?
Depuis l’abolition de la loi Bonaparte en 1993 qui imposait le choix de prénoms issus des calendriers ou portés par des figures majeurs et l’importance qu’a pris le prénom dans nos sociétés, les Marie peinent à concurrencer des prénoms toujours plus recherchés. En 2021, on dénombrait ainsi 641 naissances de Marie contre 52 150 en 1901.
Aujourd’hui, « seuls Marie et Jean pour les garçons sont encore portés par plus de 800.000 individus. Des témoins du temps passé qui ne laisseront plus d’héritiers aussi massivement portés », conclut l’Officiel des Prénoms. Toutefois, pas question d’enterrer ces prénoms classiques pour autant, un regain de popularité dans les années à venir n’est pas à exclure.
