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Cameroun : imbroglio au cabinet du président de l’Assemblée nationale


Des documents portant la signature du président de l’Assemblée nationale se contredisent au sujet de la révocation du directeur de cabinet de Cavaye Yeguié Djibril.

La session ordinaire du parle- ment de novembre 2023 se tient actuellement sur fond de scandale de gestion, de soup- çons de malversations financières et des dysfonctionnements autant sur le plan administratif que sur la tenue des comptes budgétaires qui mettent à mal le fonctionnement de la Chambre basse. La dernière actualité laisse dire que le président de l’ Assemblée nationale (Pan) et son directeur de cabinet Abdourahim Boukar arrivent ensemble, jeudi 9 novembre 2023 en soirée à Yaoundé.

Les deux ont emprunté ensemble le même avion. Ce même jour-là, en soirée, un communiqué lu sur le média d’État, la Crtv annonce le limogeage d’ Abdourahim Boukar de son poste de directeur de cabinet du Pan. Celui-ci est remplacé par l’administrateur principal de la santé, Kamssoulou El Hadji Hachimi. Et pendant qu’on y est, autour de 19 heures, un autre communiqué apparaît sur les réseaux sociaux signé du même Pan. Le nouveau document rétablit dans ses fonctions,

Abdourahim Boukar. Confusion totale. Informé de cette confusion, Paul Biya aurait, via un canal usuel, demandé à Cavaye Yegue Djibril de mettre fin rapidement à ce grand désordre. Info ou intox ? Difficile à dire. De sources internes au palais de l’Unité, sur hautes instructions du chef de l’Etat, le secrétariat général de la présidence de la République, aurait instruit le Pan de trouver un remplaçant à Boukar Abdourahim.

Au-delà du conflit ouvert avec la famille de Cavaye, la goutte d’eau qui semble avoir suscité l’ire du Palais d’Etoudi, c’est le dernier scandale autour de l’épineuse question anglophone. En effet, en date du 28 août 2023 lors d’une rencontre avec les populations de Tokomberé à l’Extrême- nord d’où il est originaire comme Cavaye Yeguie Djibril, Boukar Abdourahim avait déclaré : «Dis à notre Père (CavayeYeguie Djibril), pendant plus de vingt ans tu as donné les gros postes de l’Assemblée aux gens d’ ailleurs. Maintenant c’ est le tour des enfants de Tokombéré… Nous avons arraché des mains d’un Anglophone de Mbengwi dans le Nord-Ouest le poste de Conseiller technique».

Des propos qui ont suscité la colère de plus d’une dizaine de députés originaires de la zone anglophone principalement du Nord-Ouest, qui dans un mémorandum de quatre pages daté du 05 septembre 2023, vont appeler à des sanctions contre Boukar Abdourahim dont les propos violent «les principes de vivre ensemble prônés par Paul Biya» et réclament des sanctions. Samedi dernier, la passation de service entre les Dircab sortant et entrant a été impossible. Boukar Abdourahim, radicalement opposé à son limogeage, s’étant enfermé dans ses bureaux. L’affaire du vrai ou faux limogeage du Dircab, jette une lumière crue sur l’administration à vau l’eau du magistère de Cavaye au parlement. Il y a 50 ans,

Cavaye Yéguié Djibril était élu à l’ Assemblée nationale du Cameroun. Depuis lors, il a occupé de nombreux postes de responsabilité, notamment celui de président de l’ Assemblée nationale depuis 2013. Cette longévité aux affaires est un record au Cameroun, mais elle est également source de critiques. Certains s’interro- gent sur l’efficacité d’un homme politique qui a passé la moitié de sa vie dans la fonction publique.

Cavaye Yéguié Djibril, quant à lui, se défend en affirmant qu’il est toujours en forme et qu’il est capable de mener à bien ses fonctions. Il rappelle également qu’il a une longue expérience de la politique et qu’il est un homme de consensus.

Autorisé à quitter le Cameroun afin de recevoir des soins de santé, le président de l’Assemblée nationale n’a pas quitté le pays. En cause notamment, un conflit entre son directeur de cabinet, Boukar Abdourahim, sa famille et des députés, a-t- on appris.

Crise morale et financière

Au cours des travaux d’élaboration du projet de budget 2024 de l’ Assemblée nationale, l’honorable député Kamssouloum AbbaKabir, dans son discours, a dénoncé des pratiques malsaines et un certain affairisme au sein de l’institution parlementaire. Parmi les pratiques malsaines mentionnées par le questeur, on retrouve les prestations fictives, les surfacturations indécentes, la multiplication des avantages indus, les missions fictives, ainsi que l’engagement d’activités non-inscrites au budget.

Ces pratiques ont conduit à un décaissement indu des fonds de l’institution, causant ainsi une crise morale et financière sans précédent. Il a souligné que le budget exécuté ne correspondait pas à celui adopté par le Bureau de l’ Assemblée nationale et que les référentiels pour une bonne exécution du budget n’étaient pas utilisés. De plus, il a déploré le manque de fiabilité des informations fournies aux questeurs. Ces problèmes ont plongé l’institution parlementaire dans une crise morale et financière majeure.

Les questeurs ont préconisé plusieurs mesures pour améliorer la gestion financière de la Chambre basse du parlement. Notamment, l’apurement de la dette de l’institution d’ici 2024, qui s’élève à environ 2,7 milliards de Fcfa. De plus, il est essentiel d’élaborer des référentiels d’encadrement du processus d’exécution du budget et de procéder à une évaluation rigoureuse des dépenses. Ces mesures visent à améliorer la transparence et l’assainissement de la gestion des finances publiques, ainsi qu’à restaurer les équilibres financiers et l’orthodoxie dans la gestion des finances. Elles ont été préconisées par le Comité ad-hoc mis en place par le Pan à l’effet de faire face à cette crise.

Arsène Ndzana



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La session ordinaire du parle- ment de novembre 2023 se tient actuellement sur fond de scandale de gestion, de soup- çons de malversations financières et des dysfonctionnements autant sur le plan administratif que sur la tenue des comptes budgétaires qui mettent à mal le fonctionnement de la Chambre basse. La dernière actualité laisse dire que le président de l’ Assemblée nationale (Pan) et son directeur de cabinet Abdourahim Boukar arrivent ensemble, jeudi 9 novembre 2023 en soirée à Yaoundé.

Les deux ont emprunté ensemble le même avion. Ce même jour-là, en soirée, un communiqué lu sur le média d’État, la Crtv annonce le limogeage d’ Abdourahim Boukar de son poste de directeur de cabinet du Pan. Celui-ci est remplacé par l’administrateur principal de la santé, Kamssoulou El Hadji Hachimi. Et pendant qu’on y est, autour de 19 heures, un autre communiqué apparaît sur les réseaux sociaux signé du même Pan. Le nouveau document rétablit dans ses fonctions,

Abdourahim Boukar. Confusion totale. Informé de cette confusion, Paul Biya aurait, via un canal usuel, demandé à Cavaye Yegue Djibril de mettre fin rapidement à ce grand désordre. Info ou intox ? Difficile à dire. De sources internes au palais de l’Unité, sur hautes instructions du chef de l’Etat, le secrétariat général de la présidence de la République, aurait instruit le Pan de trouver un remplaçant à Boukar Abdourahim.

Au-delà du conflit ouvert avec la famille de Cavaye, la goutte d’eau qui semble avoir suscité l’ire du Palais d’Etoudi, c’est le dernier scandale autour de l’épineuse question anglophone. En effet, en date du 28 août 2023 lors d’une rencontre avec les populations de Tokomberé à l’Extrême- nord d’où il est originaire comme Cavaye Yeguie Djibril, Boukar Abdourahim avait déclaré : «Dis à notre Père (CavayeYeguie Djibril), pendant plus de vingt ans tu as donné les gros postes de l’Assemblée aux gens d’ ailleurs. Maintenant c’ est le tour des enfants de Tokombéré… Nous avons arraché des mains d’un Anglophone de Mbengwi dans le Nord-Ouest le poste de Conseiller technique».

Des propos qui ont suscité la colère de plus d’une dizaine de députés originaires de la zone anglophone principalement du Nord-Ouest, qui dans un mémorandum de quatre pages daté du 05 septembre 2023, vont appeler à des sanctions contre Boukar Abdourahim dont les propos violent «les principes de vivre ensemble prônés par Paul Biya» et réclament des sanctions. Samedi dernier, la passation de service entre les Dircab sortant et entrant a été impossible. Boukar Abdourahim, radicalement opposé à son limogeage, s’étant enfermé dans ses bureaux. L’affaire du vrai ou faux limogeage du Dircab, jette une lumière crue sur l’administration à vau l’eau du magistère de Cavaye au parlement. Il y a 50 ans,

Cavaye Yéguié Djibril était élu à l’ Assemblée nationale du Cameroun. Depuis lors, il a occupé de nombreux postes de responsabilité, notamment celui de président de l’ Assemblée nationale depuis 2013. Cette longévité aux affaires est un record au Cameroun, mais elle est également source de critiques. Certains s’interro- gent sur l’efficacité d’un homme politique qui a passé la moitié de sa vie dans la fonction publique.

Cavaye Yéguié Djibril, quant à lui, se défend en affirmant qu’il est toujours en forme et qu’il est capable de mener à bien ses fonctions. Il rappelle également qu’il a une longue expérience de la politique et qu’il est un homme de consensus.

Autorisé à quitter le Cameroun afin de recevoir des soins de santé, le président de l’Assemblée nationale n’a pas quitté le pays. En cause notamment, un conflit entre son directeur de cabinet, Boukar Abdourahim, sa famille et des députés, a-t- on appris.

Crise morale et financière

Au cours des travaux d’élaboration du projet de budget 2024 de l’ Assemblée nationale, l’honorable député Kamssouloum AbbaKabir, dans son discours, a dénoncé des pratiques malsaines et un certain affairisme au sein de l’institution parlementaire. Parmi les pratiques malsaines mentionnées par le questeur, on retrouve les prestations fictives, les surfacturations indécentes, la multiplication des avantages indus, les missions fictives, ainsi que l’engagement d’activités non-inscrites au budget.

Ces pratiques ont conduit à un décaissement indu des fonds de l’institution, causant ainsi une crise morale et financière sans précédent. Il a souligné que le budget exécuté ne correspondait pas à celui adopté par le Bureau de l’ Assemblée nationale et que les référentiels pour une bonne exécution du budget n’étaient pas utilisés. De plus, il a déploré le manque de fiabilité des informations fournies aux questeurs. Ces problèmes ont plongé l’institution parlementaire dans une crise morale et financière majeure.

Les questeurs ont préconisé plusieurs mesures pour améliorer la gestion financière de la Chambre basse du parlement. Notamment, l’apurement de la dette de l’institution d’ici 2024, qui s’élève à environ 2,7 milliards de Fcfa. De plus, il est essentiel d’élaborer des référentiels d’encadrement du processus d’exécution du budget et de procéder à une évaluation rigoureuse des dépenses. Ces mesures visent à améliorer la transparence et l’assainissement de la gestion des finances publiques, ainsi qu’à restaurer les équilibres financiers et l’orthodoxie dans la gestion des finances. Elles ont été préconisées par le Comité ad-hoc mis en place par le Pan à l’effet de faire face à cette crise.

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