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Cameroun : Atanga Nji impliqué dans une affaire de chantage

Selon le confrère La Nouvelle dans sa livraison N° 646 du mercredi 9 Mai 2022, le ministre en charge de l’Administration territoriale Atanga Nji aurait mis fin au chantage des enseignants.


Ots-Ota : Atanga Nji met fin au chantage

Dans un communiqué adressé aux gouverneurs des régions du Cameroun, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, instruit ces derniers à procéder à l’identification des pseudos représentants et adhérents des mouvements Ots et Ota qui appellent encore à la poursuite de leur mouvement d’humeur au moment où le gouvernement s’attèle à satisfaire toutes leurs revendications.

Il y a près de 2 mois, le Cameroun se réveillait avec entre les mains, une grève des enseignants sortie de nulle part. Mais plus de 5 semaines après l’arrêt effectif des cours dans les établissements publics de la maternelle, du primaire et du secondaire, l’on se rendra vite compte que la mal était profond. Sur la table des grévistes, une longue liste de doléances dont la satisfaction conditionnait le retour à l’école. Sans être exhaustif, l’on peut citer le payement immédiat exigé de la dette envers les enseignants, c’est-àdire, les 181 milliards relatifs aux rappels, avancements, allocations familiales, et autres primes ; la révision, l’amélioration et l’arrimage aux aspirations des enseignants du statut particulier des enseignants dans laquelle doit figurer : l’indexation automatique des salaires des enseignants. En d’autres termes, que les salaires des enseignants doivent augmenter automatiquement si l’inflation (la hausse des prix sur le marché) augmente d’un certain montant, à partir de 2%. (Si les prix augmentent de 2% sur le marché, les salaires des enseignants augmentent de 2% automatiquement) ; la revalorisation du salaire de base des enseignants 280 000 Fcfa pour les A2 et 250 000 Fcfa pour les A1 minimum ; l’introduction d’une indemnité spéciale de fonction (comme chez les magistrats) : 100 000 Fcfa pour les A2 et 75 000 Fcfa pour les A1 ; la revalorisation de l’indemnité de logement à 100 000 Fcfa pour les A2 et 75 000 Fcfa pour les A1. La liste est loin d’être exhaustive. Face donc à cette poussée d’adrénaline chez les enseignants, c’est le pays tout entier qui s’est senti meurtri. D’où cette réaction prompte du gouvernement qui a pris le taureau par les cornes en prenant une batterie de mesures déjà pratiquement applicables et appliquées. Surtout qu’après 5 semaines d’interruption des cours pour cause de ce débrayage connu sous le nom ou le slogan « On a trop supporté (Ots) » ou « On a trop attendu » (Ota) et au regard de la réalité des revendications, le gouvernement se trouvait ainsi dos au mur. La mise en œuvre des mesures prescrites par le président de la République pour apporter des réponses aux revendications et le modus vivendi obtenu au terme des négociations entre les syndicats des enseignants et le gouvernement ont finalement abouti à une levée du mot d’ordre de boycott. Ce que toute la communauté nationale a salué en exprimant les vertus du dialogue et l’esprit de responsabilité de tous ces serviteurs de l’Etat qui ont reconnu les efforts et la bonne foi du gouvernement dans l’exécution des prescriptions présidentielles visant à trouver des solutions durables à leurs doléances. L’implémentation des premières mesures, selon les données fournies par le ministère des Enseignements secondaires, a impacté 23 965 enseignants au cours du mois d’avril dernier. Conformément au plan présidentiel, une bonne partie des revendications trouvera progressivement satisfaction d’ici à la fin du premier semestre en cours et le reste sera apuré au cours du prochain exercice budgétaire. C’est ainsi que selon des sources dignes de foi, de février à mars 2022, au titre du paiement du complément salarial mensuel pour les enseignants qui ne touchaient que 2/3 de leur salaire, et des indemnités de non logement, nombre d’enseignants sont passés de l’indice 335 à l’indice 430, et conséquemment d’un salaire mensuel de 128 000 Fcfa à 219 000 Fcfa environ pour ceux qui ne bénéficiaient pas de leurs indemnités de non logement ; et de 159 000 Fcfa à 219 000 Fcfa environ pour ceux qui en bénéficiaient déjà.

REVENDICATIONS FANTAISISTES

Seulement, comme les ennemis de la République n’ont pas arrêté de dessiner le diable sur le mur Cameroun, en ce début de dernier trimestre de l’année scolaire, une frange d’enseignants a décidé de remettre en pratique le mot d’ordre de grève sous le couvert des « Ots » et autres « Ota ». Ce qui n’a pas échappé à la vigilance de Paul Atanga Nji, le ministre de l’Administration territoriale qui a adressé une correspondance en date du 6 mai 2022 aux gouverneurs de régions avec pour objet l’identification des pseudos représentants et adhérents du mouvement Ots-Ota. « Des informations dignes de foi font état de la résurgence des revendications fantaisistes dans le secteur de l’éducation, émanant d’un groupuscule d’animateurs des mouvements dénommés « On a trop supporté (Ots) et « On a trop attendu » (Ota). Il convient de rappeler que, conformément aux très Hautes instructions de Monsieur le président de la République, le gouvernement œuvre sans relâche en vue d’apporter des réponses appropriées aux problèmes soulevés par les enseignants depuis le début de la vague de revendications déclenchée le 21 février 2022 », indique le Minat d’entrée de jeu. Il précise par la suite que : « force est de constater que les mesures prescrites par le chef de l’Etat sont déjà perceptibles pour de nombreux enseignants à travers leurs salaires des mois de mars et d’avril 2022, ce qui dénote de la ferme volonté du gouvernement de régler de manière progressive les problématiques soulevées dans ce secteur névralgique, malgré leur incidence financière considérable sur le budget de l’Etat. On peut également citer entre autres, la réduction considérable des délais de traitement des dossiers d’intégration et des avancements des enseignants ; une innovation qui mérite d’être salué ».
Et Paul Atanga Nji de s’indigner : « malgré les efforts du gouvernement pour satisfaire les doléances des enseignants, il y a lieu de constater avec regret que des esprits malveillants qui se réclament tantôt des mouvements « Ots », tantôt des « Ota », dénués de toute légitimité inondent les réseaux sociaux de « tracts » demandant aux enseignants d’observer le mot d’ordre de grève. Le document publié en date du 23 avril 2022 en est une parfaite illustration. Sûr de sa posture de chantre du renseignement préventif, le Minat rappelle que : « à ce jour, il apparait que les mouvements « Ots » ou « Ota » disposent d’une centaine de représentants. Ce qui confirme le caractère illégal de des mouvements couplé au fait que le gouvernement se retrouve confronté chaque fois à de nouveaux interlocuteurs avec des revendications additionnelles. Bien plus, soutient-il, certains enseignants qui se réclament manifestement des mouvements « Ots » et « Ota » ont été surpris en pleine réunion avec des responsables de partis politiques et d’Ong. L’objet des échanges n’avait aucun rapport avec les doléances des enseignants, mais plutôt des projets politiques à caractère insurrectionnel.
Ces suspects sont actuellement en cours d’exploitation. » Ministre de l’Administration territoriale de son état, Paul Atanga Nji pouvait-il laisser passer pareille forfaiture ? Que nenni ! Aussi va-t-il brandir sa chicotte. C’est ainsi qu’il réitère aux gouverneurs des régions ses instructions fermes pour écarter le danger. « Par contre, vous veillerez à maintenir le contact avec les syndicats des enseignants lé gaux, qui, de tout temps, ont fait preuve de compréhension et de patriotisme et ont toujours travaillé avec les plénipotentiaires du gouvernement en vue de trouver des solutions progressives et durables aux difficultés rencontrées dans le secteur éducatif. » Et pour conclure, Paul Atanga Nji rappelle aux gouverneurs que « pour les enseignants absents de leurs postes sans aucune raison valable, vous tiendrez la main ferme à l’application des sanctions prévues par les textes en vigueur, conformément à la lettre à vous adressée par Madame la ministre des Enseignements secondaires en date du 28 avril 2022. » Dans cette lettre, Nalova Lyonga demandait aux délégués régionaux du Minesec d’acheminer les dossiers des personnels indisciplinés dans les services des gouverneurs de région au plus tard le 5 mai 2022 en vue de l’organisation des conseils de discipline. Elle demandait également dans le même courrier aux chefs d’établissement de servir systématiquement des demandes d’explications aux personnels qui se distinguent par des comportements répréhensibles. Comme on peut donc le constater, le gouvernement entend mettre un terme à ce chantage des enseignants qui n’a que trop durer. Et avec le Minat, ça passe ou ça casse. Ses abeilles sont prêtes à entrer en scène, alors, il faut éviter de vous retrouver dans cet univers de « si je savais… ».

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