Bruno Bidjang : de journaliste controversé à figure centrale de procès complexes

Le journaliste camerounais Bruno Bidjang se retrouve au centre de l’attention une fois de plus, cette fois-ci pour des affaires criminelles et de diffamation, avec des implications profondes dans le monde du journalisme et de la politique au Cameroun.

Incarnant une figure polarisante dans le paysage médiatique, Bidjang est actuellement en détention à la prison centrale de Kondengui, impliqué dans deux affaires distinctes. La première concerne l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, tandis que la seconde est liée à la propagation de fausses nouvelles.

Hier, devant le Tribunal militaire de Yaoundé, Bidjang a plaidé coupable dans le cadre de la seconde affaire, reconnaissant sa culpabilité pour propagation de fausses nouvelles. Son procès a été renvoyé au 11 avril pour les réquisitions du Commissaire du gouvernement.

Cependant, Bidjang est également attendu au tribunal le 25 mars prochain pour l’affaire de l’assassinat de Martinez Zogo, où il est accusé de complicité de conspiration. Zogo, un journaliste critique, avait souvent pris pour cible Jean Pierre Amougou Belinga, le promoteur du groupe de médias L’Anecdote, dont Bidjang était le directeur des médias.

Le passé de Bidjang est marqué par d’autres controverses, notamment son implication présumée dans des affaires criminelles antérieures. En 2020, il a été lié à l’assassinat de Bryan Fombor, un événement qui a mis en lumière ses liens avec Yvanna Essomba, désormais son épouse. Des allégations ont également émergé selon lesquelles Bidjang aurait été impliqué dans des actes répréhensibles dans d’autres affaires.

Sur le plan professionnel, Bidjang a souvent été confronté à des sanctions du Conseil national de la communication pour des fautes professionnelles, soulignant sa réputation de journaliste controversé. Ses reportages ont souvent été marqués par une partialité évidente, utilisant sa plateforme pour régler des comptes personnels ou politiques.

Sa carrière tumultueuse a été caractérisée par des attaques verbales contre des personnalités publiques et des accusations non étayées. Il a été accusé de diffamation envers des opposants politiques et des journalistes indépendants, tout en défendant ardemment les membres du régime en place, notamment Louis Paul Motaze et Sylvain Mvondo.

Selon certains observateurs, Bidjang incarne le modèle du « journaliste alimentaire », prêt à sacrifier l’intégrité journalistique au profit de ses affiliations politiques et personnelles. Son influence dans le paysage médiatique témoigne des complexités du journalisme au Cameroun, où les intérêts personnels et politiques peuvent souvent primer sur l’éthique professionnelle.