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20 salles ultra secrètes de torture dénombrées au Cameroun


Martinez Zogo a été torturé à mort par des éléments de la DGRE, et son corps jeté dans la brosse à Ebogo 3. Les enquêteurs sont unanimes à ce sujet. Mais là où il y aurait quelques doutes, est le ou les lieux où le journaliste a été détenu, même si des sources affirment qu’il était dans l’immeuble Ekang.

Quoi qu’il en soit, la DGRE dispose de plusieurs lieux de tortures tenus secrètement par les « rambo » de ce service de renseignement. Dans un élément publié par Amnesty International, plus de 20 sites ont été identifiés, après des investigations sérieuses ces dernières années.

Les recherches d’Amnesty International ont permis d’identifier au moins une vingtaine de sites sur lesquels des personnes ont été détenues au secret et torturées entre 2014 et 2017. Notamment le quartier général du BIR à Salak, près de Maroua, deux centres de la DGRE à Yaoundé (dont la DGRE « Lac »), une résidence privée et une école. Les personnes interrogées avaient passé en moyenne 227 jours dans un centre de détention non officiel. L’une au moins y avait passé plus de 900 jours.

Dans ces centres de détention non officiels, la torture est une pratique banalisée, notamment à Salak et à la DGRE « Lac ». Elle sert à extorquer des « aveux », à intimider et à faire peur, explique Fatima*, une ancienne détenue : « [Les soldats] m’ont rouée de coups pendant trois jours, en particulier sur la plante des pieds, avec toutes sortes d’objets, pour me faire reconnaître des choses dont je ne savais rien. »

Bon nombre de détenus ont été torturés de diverses manières pendant leur détention secrète et prolongée. Amnesty International a répertorié 24 méthodes de torture différentes, les plus courantes étant les coups, les positions en tension douloureuses, les suspensions et les simulacres de noyade. « J’ai passé au moins 23 mois en détention secrète aux mains de la DGRE de Yaoundé. J’ai fini par connaître toutes les méthodes de torture employées. J’avais les mains et les pieds enchaînés en permanence », se souvient ce Nigérian de 35 ans arrêté au Cameroun en 2013.

Pendant tout le temps que j’ai été détenu à Kousseri, Salak et Yaoundé, je n’ai jamais pu voir ni un membre de ma famille, ni un avocat. Personne ne savait où j’étais. Ils pensaient tous que j’étais mort”, dit un ancien détenu, père de sept enfants et commerçant de Kousseri, qui a été arrêté fin 2015 et maintenu en détention secrète pendant plus de 7 mois dans différents endroits, dont Salak.

Des salles de classe converties en chambres de torture

Une école de Fotokol a notamment servi de centre de détention non officiel et de torture. Le BIR a commencé à utiliser les locaux de l’École publique n° 2 de Fotokol en mai 2014. L’établissement n’était pas fréquenté par des élèves à l’époque, en raison du conflit entre les autorités camerounaises et le mouvement Boko Haram. Il a toutefois rouvert ses portes en novembre 2016. Il était toujours partiellement utilisé par le BIR en juin 2017. Des détenus s’y trouvaient encore à cette date.

Les images prises par satellite montrent bien que les bâtiments de détention sont tout proches de ceux qui servent à accueillir les élèves. Les bâtiments teintés en rouge abritent des détenus; ceux qui sont en bleu sont affectés à l’accueil des élèves; les bâtiments violets sont à usage mixte – détention et enseignement.



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