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Yebel Bateg Emmanuel Landry : le double visage d’un meurtrier mystérieux


Aimé par sa famille, mais solitaire et renfermé, Yebel Bateg Emmanuel Landry, le tueur de Louisette Ngo Yebel, chargé de communication à la Comifac, reste un mystère.

L’opinion est encore horrifiée par l’ignoble assassinat de Louisette Ngo Yebel, chargé de communication à la Comifac, tuée samedi dernier à Yaoundé par son propre fils.  Sur les réseaux sociaux, les commentaires vont bon train et chacun s’y prend en fonction de sa sensibilité. Mais ceux qui le connaissent tentent de comprendre comment Yebel Bateg Emmanuel Landry, un jeune homme apparemment tranquille, a basculé, devenant l’assassin à la fois de sa grand-mère en décembre 2023, puis de sa propre mère samedi dernier.

À première vue, Yebel Bateg n’a rien d’un délinquant. Un de ses proches, se souvient d’un garçon « gentil candide et tellement poli ». Son enseignant au collège Saint Benoit de Yaoundé parle d’un jeune élève qui avait des allures d’un adulte. Tant son tempérament et son intelligence forçaient le respect des encadreurs. « En plus c’était un enfant gâté », un peu comme d’autres élèves qui fréquentent ce prestigieux collège propriété des missionnaires de l’Immaculée Conception et bâti sur les terres de l’archidiocèse de Yaoundé, juste en face du siège de la Conférence Episcopale Nationale du Cameroun (CENC).

D’après un membre de sa famille, Yebel Batek était un homme renfermé, solitaire qui visiblement ne souffre d’aucune pathologie. Étudiant en cycle B administration générale à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature, il était un étudiant très brillant. « Il était vraiment brillant, mais très discret. Il se faisait juste entendre lors de ses interventions qui il faut le dire étaient d’une finesse qui dépassaient parfois l’entendement de nous autres », confie un de ses camarades.

Un des meilleurs de sa promotion

D’ailleurs lors de l’examen comptant pour la fin des études à l’Enam, il a obtenu une moyenne de 15.57 / 20 occupant le prestigieux rang de 5 e ex aequo de sa promotion. Titulaire d’un master en Sciences politiques obtenu à l’Université de Yaoundé II, avant son entrée à l’Enam, l’homme de 28 ans était parmi les plus capés de sa classe.

Malgré son intelligence, « on sentait qu’il avait des problèmes de sociabilité.  Il n’avait presque pas d’ami à l’école, restait toujours dans son coin et ne participait jamais aux activités parascolaire, même si c’était des activités obligatoires », apprend-on d’un autre camarade. « Il était aussi absentéiste, mais cela ne se ressentait pas dans ses résultats à l’école », ajoute-t-il.

Selon un de ses proches parents, « ses fréquentations au collège l’avaient entrainé à faire des choix bizarres et c’est à ce moment qu’il était devenu dépendant des stupéfiants. Il en consommait à son bon vouloir et cela était connu de plusieurs personnes.  D’ailleurs il avait été examiné à plusieurs reprises par des spécialistes, il avait refusé de suivre la thérapie préconisée à cet effet. Mais vraiment toute la famille était loin de l’imaginer capable d’une telle sauvagerie », révèle notre informateur.

Pendant sa formation à l’Enam, le jeune administrateur de 28 ans avait été interpellé pour des cas de vol avec récidive, mais le présumé délinquant avait été remis en liberté après de fortes négociations de ses parents apprend-on.

Mais c’est en décembre dernier que ce fils ainé d’une famille d’une cinquaine d’enfants avait commis le pire. « Il avait étranglé sa propre grand-mère et le crime a été couvert par sa mère qui a tout fait pour qu’il n’aille pas en prison. Depuis lors on le tenait très loin de ses jeunes frères et sœurs », nous dit-on.

Depuis ce crime, sa mère faisait les mains et les pieds pour que ce dernier suive des thérapies tant cliniques que spirituelles. Elle ne manquait pas de lui rendre visite dans son domicile situé au quartier Damas à Yaoundé jusqu’à samedi dernier où elle-même a été charcutée par le fruit de ses entrailles.

L’horreur

Selon le Bulletin de Renseignement Quotidien (BRQ) de la Gendarmerie daté du 09/04/2024 ayant pour objet : activités criminalités, le nommé Batek Yebel Landry interpellé à la suite d’une enquête portant disparition de Dame Ngo Yebel, est directement passé aux aveux. Le secrétaire d’administration fraichement sorti de l’Enam a affirmé avoir tué sa mère après une dispute dans son domicile au quartier Damas à Yaoundé.

Le présumé meurtrier a avoué avoir étouffé sa mère. Une fois morte, ce dernier l’a sectionnée à l’aide scie à métaux dans la de sa maison. Il a ensuite rangé les parties de son corps dans 02 valises et s’est fait aider par son ami Lonti Junior encore en cavale, pour transport desdites valises pour Etoa-Meki. Il a jeté les restes de sa génitrice dans un cours d’eau non loin de la résidence familiale. Le présumé assassin a également avoué avoir tué sa grand-mère il y a de cela 03 mois.

« Mama est morte d’accident »

Mis en sécurité dans le domicile d’un ami de leur père, absent du Cameroun, sa petite sœur de 16 ans élève en première au collège Vogt et ses petits frères savent que leur maman est décédée des suites d’un accident. C’est leur frère meurtrier qui a d’ailleurs pris la peine de les informer, alors qu’ils étaient inquiets que leur maman qui était la seule à les garder dans leur domicile du quartier Odza, ait disparu depuis samedi. « Il a dit à sa petite sœur que leur maman est morte d’accident. Et la dernière fois qu’il leur a parlé c’était dimanche. Lundi, il aurait fait un tour à la maison d’Odza, mais ses frères et sœurs n’y étaient plus », informe encore notre source.





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