à la uneCamerounSociété

Yaoundé : Voici comment une pr0stituée de 16 ans violée à tour de rôle par 5 hommes ‘ultra membrés’

Vendre son corps dans les rues de la capitale politique, Yaoundé ou dans des hôtels de banlieue pour subvenir aux besoins de sa famille et faire face aux adversités de la vie quotidienne. C’est l’histoire d’Aïssatou, âgée de 18 ans aujourd’hui. Comme de nombreuses autres jeunes filles de son âge, qui se sont retrouvées dans des conditions identiques, l’originaire du Mayo-Banyo, dans la région de l’Adamaoua en vient à ces extrémités grâce à un réseau de proxénètes bien organisé.

Aïssatou débarque à Yaoundé en 2015. A cet époque son père Bouba et sa mère Amina, tous deux commerçants, avaient décidé unanimement de quitter leur espace de vie à Ngaoundéré, marqué par un quotidien difficile. Ceci, dans le but de rechercher des conditions de vie meilleures. Ils amènent avec eux leurs quatre enfants, âgés de 2 à 10 ans dont Aïssatou. Une fois sur place, les affaires marchent bien pour le couple qui ouvre un restaurant grâce aux petites économies dont ils disposent. Deux ans plus tard, Bouba le chef de famille décède de suite d’un accident cardiovasculaire. Suite à cette disparition, le business s’effondrera et le restaurant fermera ses portes. C’est le début de graves problèmes pour la famille.

En 2019 c’est au tour de sa mère de tomber malade, victime du cancer du sein. Toute seule, frappée par un cancer, elle n’a plus les moyens de supporter les charges de sa famille. Face à cette situation, Aïssatou ne pouvant pas laisser sa famille sombrer, va prendre les devants. En 2020, alors que sa mère ne parvenait plus à se faire soigner en raison du coût élevé du traitement, elles est inscrite en classe de 2nd au Lycée Leclerc, elle sympathise avec une camarade de classe qui traine toujours tard avec des bandes dans des quartiers chauds. La jeune fille âgée de 14 ans, lui explique la provenance de son argent de poche : «elle le gagne en se prostituant», dit-elle. C’est alors que cette dernière la met en contact avec un homme :

«Il m’a dit que je pouvais dans un premier temps faire l’Escort, c’est-à-dire accompagner des hommes par exemple pour aller au restaurant. Au début, il n’était pas question de ****. Mais il a fini par y arriver. Je devais coucher avec ces personnes. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai accepté. Je voulais me faire de l’argent», raconte-t-elle. Elle fera le choix de se lancer dans la prostitution pour relever les siens «j’ai fait le trottoir pendant deux ans. Je suis l’aînée de la famille et je me suis sacrifiée pour elle », argue-t-elle. Sujette à l’argent facile, elle use de malice pour appâter ses clients. Pour faire face à la concurrence des centaines de filles qui abondent cette rue, la native de l’Adamaoua a choisi d’être mobile, itinérante et armée d’un alibi innocent. Elle s’approche de vous pour vous proposer des œufs durs. Pendant que vous choisissez, elle vous propose une toute autre marchandise bien plus intéressante et dont on peut discuter le prix. «Je commençais ma journée à 20 heures, du lundi à dimanche. Je me mettais sur mon 31, puis j’allais à l’attaque muni de mon petit seau transparent contenant 10 œufs maximum et une petite boîte de piment. C’était une façon de me camoufler», relatet-elle.

5 HOMMES EN UN JOUR

Elle rencontre son premier client qui lui a donné 3000 FCfa. «Il voulait juste sucer mes seins dans sa voiture», explique la jeune fille. Avec cet argent, Aïssatou achète des provisions pour ses frères et sœurs. Quelques jours plus tard, la jeune fille sort, accompagnée de sa petite sœur âgée de 14 ans. Leur pauvre mère, déjà très affaibli par la maladie, ne peut plus s’opposer. Il règne déjà à la maison, une sorte de silence complice. Elles partent à la rencontre d’un homme qui voulait dîner avec elles dans un hôtel de la place. Conduite dans un coin louche, aux encablures de Biyem-Assi, Aïssatou comprend que la personne veut obtenir plus. Elle refuse. Les deux sœurs sont emmenées de force pour des passes dans une chambre d’hôtel. Une fois surplace, elles se rendent compte qu’elles sont face à cinq hommes. Elles sont alors forcées de coucher avec ces 05 hommes chacune à tour de rôle. Une fois satisfaits, les messieurs leur ont jeté au visage un insignifiant billet de 10 000Fcfa, avec leurs félicitations à l’appui, pour la fermeté de leurs corps. Triste, elle a ramassé le billet et elles sont sorties : «j’étais dévastée de l’intérieure, davantage pour ma petite sœur que j’ai conduit malgré moi à ce viol. Moi au moins, j’avais choisi cette vie, mais elle, était encore trop jeune pour ça. J’ai naïvement crue qu’il n’était vraiment que question d’aller dîner, mais hélas», regrette-t-elle. «C’est alors que je me suis jurée de mettre fin à cela, après une année de prostitution.

En faisant le bilan, je pense avoir gagné 400 à 500 mil francs au cours de cette année, certes, de quoi payer de temps à autres la thérapie de ma mère. En y réfléchissant, un travail plus honnête m’aurait permis de gagner tout autant», renchérit-elle. Aujourd’hui, après avoir mis fin à tout cela, Aïssatou a définitivement quitté ce monde. Avec le peu qui lui restait de ce qu’elle a gagné durant son année de prostitution, elle s’est inscrite dans un centre de formation en esthétique, une formation qui dure deux ans. Elle sortira en juin prochain. «La seule chose que je ne regrette pas, c’est le fait de voir ma mère toujours en vie. Même si elle n’est pas complètement guérie, je pense avoir contribué à ce qu’elle soit toujours en vie aujourd’hui. Quant à mes petits frères, ils sont tous scolarisés et j’y veille particulièrement», conclu la jeune femme avec mélancolie.

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

RSS
Follow by Email
YouTube
Pinterest
LinkedIn
Share
WhatsApp