Voici quel salaire il faut toucher pour être « riche » en France en 2023, selon L’Observatoire des inégalités

Qu’est-ce que signifie véritablement être considéré comme « riche » en France ? Cette question brûlante demeure au cœur des débats. Alors que de multiples indicateurs financiers tentent d’éclairer cette énigme, il est indéniable que la richesse ne peut être réduite à une simple série de chiffres. Le 8 juin dernier, L’Observatoire des inégalités a levé le voile sur sa mission : définir des repères concrets et mesurables qui permettraient d’appréhender la richesse sans imposer une définition rigide et universelle.

Les deniers événements économiques ont durement éprouvé les finances des citoyens français. Cette période tumultueuse a suscité une autre réflexion : combien de revenus faut-il réellement pour prétendre à une vie décente dans l’Hexagone ? En novembre dernier, le magazine Alternatives Économiques a adressé cette question cruciale, s’appuyant sur les recherches menées par l’économiste Pierre Concialdi. Selon l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes), « en 2014, 1.424 euros » de revenus ou de salaire suffisaient « pour une personne seule » et « 3.284 euros pour un couple d’actifs avec deux enfants ».

Des données analysées par L’Observatoire des inégalités

Aujourd’hui, pour accéder à une vie quotidienne plus sereine sur le plan financier, il faut en moyenne ajouter 200 euros supplémentaires aux revenus des ménages. « Le revenu minimum nécessaire pour mener une vie décente s’élève au premier semestre 2022 à 1.634 euros pour une personne seule, soit 195 euros de plus qu’en 2014. Un couple avec deux enfants aurait, lui, besoin de 3.744 euros pour vivre correctement, contre 3.342 euros huit ans plus tôt. », a détaillé l’économiste Pierre Concialdi.

Dans le même temps, un « seuil de richesse » a été établi sur le territoire. Selon L’Observatoire des inégalités, il faut, au minimum, 3 762 euros par mois, après déduction des impôts, pour être considéré comme « riche ». Cette révélation est d’autant plus frappante qu’elle dépasse le salaire médian en France, illustrant de manière saisissante les disparités économiques sur le territoire. Ainsi, environ 7 % de la population française peut prétendre à ce statut en se basant sur les critères établis.

7 % de la population considérés comme « riches »

Ce pourcentage inclut non seulement les salaires, mais également les revenus issus du patrimoine immobilier, des investissements financiers, ainsi que les prestations sociales, une fois les impôts déduits. Cette révélation met en lumière la complexité de la définition de la richesse, tout en soulignant l’importance de prendre en compte un éventail de sources de revenus pour évaluer précisément le niveau de vie d’un individu.

En outre, « à partir de 4.113 euros par mois, on appartient aux 5 % les plus riches », a indiqué le rapport de L’Observatoire des inégalités. Pour avoir le privilège d’intégrer le cercle encore plus restreint des 1 % les plus fortunés en France, il est nécessaire de disposer d’un revenu mensuel d’au moins 7 180 euros. En contraste frappant, le seuil de pauvreté se situe à des niveaux bien inférieurs, avec 940 euros par mois pour une personne seule sans enfant, 1 223 euros pour une famille monoparentale, 1 693 euros pour un couple avec un enfant, et 2 351 euros avec deux enfants.

Professions : qui gagne combien ?
🤔Les cadres supérieurs, avec un salaire mensuel moyen net de 4 060 euros en équivalent temps plein, touchent un peu moins de 2x plus que la moyenne des salariés, et 2,5 fois plus que les employés et les ouvriers.
À dérouler pour en savoir+⬇️ pic.twitter.com/XZhmFQX3T0

— Observatoire des inégalités (@Obs_ineg) September 5, 2019

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Un sujet au cœur des débats

Pour ce qui est des profils des personnes les plus riches, le rapport a indiqué qu’il s’agirait de personnes « plus âgées que la moyenne et plutôt diplômées. On sait aussi que la richesse a plutôt tendance à se reproduire dans le temps. » Toutefois, les experts ont tenu à rappeler que ce statut reste « subjectif ». Il varie selon de nombreux critères, à savoir l’âge, le patrimoine ou encore le lieu d’habitation.

« Bernard Arnault (première fortune de France, ndlr) considérera sans doute comme pauvre quelqu’un qui entre dans notre catégorie de riches », a concédé Louis Maurin, président de L’Observatoire des inégalités. À noter que la richesse fait également grincer des dents en France. « Contrairement aux États-Unis, ça peut être très mal vécu d’appartenir aux riches. Une partie des gens se disent stigmatisés. Cela veut peut-être dire qu’ils ne s’estiment pas méritants », a analysé l’expert.