Une lourde amende pour les Français qui oublient un bagage dans les transports en commun ?
L’amende s’annonce d’ores et déjà salée pour les voyageurs. Ce mardi 13 février, une proposition de loi concernant la sûreté dans les transports en commun était examinée au Sénat. Parmi les mesures qui constituent le texte figure la mise en place d’une contravention bien spécifique. Cette dernière concerne les usagers à l’origine d’un abandon ou oubli de bagage ou de colis, dans un train, métro, tramway ou tout autre type de transport en commun.
Les montants pointés du doigt sont particulièrement élevés. Selon le texte, l’amende pourrait s’élever à 300 euros, réduite à 250 euros si elle est réglée immédiatement. Enfin, elle pourrait grimper jusqu’à 3 750 euros si elle n’est pas payée rapidement. Ces sanctions s’inscrivent dans un contexte dans lequel les oublis sont légion. Nombre de voyageurs ont déjà fait les frais d’un « trafic perturbé à la suite d’un colis abandonné ».
Des amendes salées pour les usagers des transports en commun qui oublient leurs bagages
La RATP a déploré une augmentation constante du nombre de colis oubliés depuis de nombreuses années. En 2023 par exemple, « 46 % des objets délaissés ont entraîné une interruption de trafic, d’une durée moyenne de 35 minutes et pour un total d’heures d’interruption sur l’année de 512 heures ». Pour la SNCF, ces oublis ont engendré plus de 4 300 heures de retards.
Pour sensibiliser les voyageurs, la RATP avait installé un sac géant devant la gare parisienne d’Auber (9ᵉ arrondissement) en 2022. Une manière d’informer qui a toutefois fait face à un chiffre en hausse des interruptions de trafic en raison de bagages oubliés. La RATP a enregistré une hausse de 70 % des oublis en 2023.
Des situations qui génèrent des retards dans les transports en commun
Ces données font aussi écho à l’agacement quotidien de milliers d’usagers des transports en commun dans l’Hexagone. Alban, collégien, fait régulièrement les frais de ces retards, ainsi qu’il l’a partagé à RMC : « C’est énervant pour les enfants comme moi qui ont 13 ans. Déjà, je vais à l’école tout seul. Du coup, je fais quatre kilomètres à pied pour ne pas être en retard. », a-t-il déploré.
Même agacement pour Renaud : les gares évacuées pour cause de bagage oublié font partie intégrante de son quotidien. Pour autant, les montants des amendes évoqués sont jugés par beaucoup comme trop excessifs. « Personne n’oublie sciemment ses affaires. Le premier emmerdé, c’est celui qui a oublié ses affaires. Je trouve ça complètement stupide. », a jugé Renaud.
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Jean-Christophe Delprat, secrétaire fédéral Force Ouvrière à la RATP, a abondé : « Sanctionner des pauvres gens qui rentrent du travail et qui déjà, pour certains, ont du mal à joindre les deux bouts, en faire des délinquants juste parce qu’ils ont oublié un bagage, ce n’est pas la solution. La solution est de recruter des salariés de façon à ce qu’ils informent les voyageurs. »
Le texte s’inscrit dans un objectif plus global de renforcement des mesures de sécurité dans l’ensemble des transports. L’article 8, pour sa part, prévoit, à titre expérimental, que « les conducteurs des services réguliers de transport public par autobus ou autocars peuvent procéder, au moyen de caméras individuelles, à un enregistrement audiovisuel dans l’exercice de leurs missions », si ces derniers ressentent une menace ou s’ils sont témoins d’une situation à risque.
