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Une autre alternative


Mieux vaut tard que jamais. Nos voisins outre-Rhin semblent se réveiller après dix ans à se laisser bercer d’illusions et endormir par l’AfD, avec sa promesse d’une «alternative pour l’Allemagne». Le parti d’extrême droite, sur une pente ascendante élection après élection, vient de louper une marche dans un scrutin local en Thuringe.

Cette défaite est surtout à inscrire dans le contexte sociétal qui agite le pays. Un sursaut citoyen mobilise les foules depuis plusieurs semaines. Encore 800 000 personnes ont investi les rues dimanche, près d’un million et demi le week-end précédent. Toutes manifestent pour une autre alternative que celle de l’AfD.

Pour d’autres perspectives que l’idée mortifère d’une formation agrégeant toujours plus de groupuscules néonazis. Dont les obscurs «Citoyens du Reich», lesquels fomentent de longue date un coup d’État afin de renverser les institutions démocratiques et d’instaurer un «royaume». En n’obéissant qu’à leurs propres règles, en frappant leur propre monnaie.

Et en distillant leurs relents nauséabonds qui n’ont déjà que trop infusé dans les esprits troublés. Au point d’inquiéter les autorités fédérales, qui recensent quelque 23 000 membres. Les spécialistes de la mouvance évaluent leur nombre autour de cinq fois plus.

Le mouvement de contestation populaire actuel est né de révélations parues dans la presse : fin novembre dernier, durant une réunion qui aurait dû rester secrète, des membres de l’AfD ont discuté d’un plan d’expulsion massive d’immigrés. Le scandale a même mis en émoi le monde économique, fortement dépendant de la main-d’œuvre étrangère et des échanges commerciaux internationaux.

D’autant que le parti clame aussi sa volonté de référendum pour une sortie de l’UE. Autant de projets revendiqués par sa coprésidente, Alice Weidel, présente lors du sulfureux conciliabule. L’ancienne économiste décroche aisément son triple A : anti-immigration, antisystème, antipathique.

Et pas question pour elle de défendre les droits notamment LGBT+, dont elle profite pourtant en étant mariée à une femme, avec laquelle elle a deux enfants. Si l’extrême droite n’était jusqu’alors pas freinée par ses mensonges, elle est désormais rattrapée par ses outrances.



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