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«Un signal fort envoyé à Poutine» pour Frieden


Le Premier ministre luxembourgeois, Luc Frieden, qualifie d’«extrêmement important» l’accord arraché, hier soir, au sommet européen pour ouvrir les négociations d’adhésion avec l’Ukraine.

Malgré l’enjeu de ce sommet européen, Luc Frieden est arrivé tout sourire et décontracté, hier matin, au bâtiment Europa, en plein cœur de Bruxelles. Le nouveau Premier ministre luxembourgeois s’est dit «optimiste» et décidé «à tout faire pour qu’un bon résultat» sorte de son tout premier sommet européen, déjà crucial pour l’avenir de l’UE.

Tous les yeux étaient en effet rivés sur l’Ukraine, ou plus précisément sur la Hongrie et son Premier ministre, Viktor Orban, qui se disait décidé à maintenir coûte que coûte son opposition formelle à valider l’ouverture des négociations d’adhésion avec Kiev. «Il n’y a aucune raison de discuter quoi que ce soit, car les conditions n’ont pas été remplies», clamait-il face à la presse internationale.

Zelensky évoque «une victoire qui motive»

Plus isolé que jamais face à ses 26 pairs, tous d’accord pour «démontrer à l’Ukraine et à sa population qu’ils font partie de la famille européenne» (dixit Luc Frieden), le dissident hongrois a pourtant fini par plier. Ou plutôt par se mettre momentanément en retrait, car il n’a pas participé à un vote qui devait se solder par une unanimité (lire également ci-dessous). Cette pirouette diplomatique inédite a finalement permis d’arracher un accord au bout de quelques heures de négociations à peine.

Luc Frieden loue «un signal politique fort envoyé à Kiev», mais aussi au président russe. «Poutine n’aura ni réussi à éradiquer l’Ukraine avec sa guerre d’agression, ni à éloigner l’Ukraine de l’UE», martèle Luc Frieden, rappelant aussi que «pour la première fois, l’UE engage des négociations d’adhésion avec un pays en guerre». «Nous démontrons, dans l’unité, que l’Europe, en tant que communauté de valeurs, se tient aux côtés d’un pays qui est attaqué», ajoute le Premier ministre.

Le président ukrainien a lui salué «une victoire pour l’Ukraine, pour toute l’Europe». «Une victoire qui motive, inspire et rend plus fort», a-t-il encore lancé sur X. Invité à s’exprimer par visioconférence, Volodymyr Zelensky avait mis en garde les chefs d’État et de gouvernement.

«Il est très important que l’Europe ne retombe pas aujourd’hui dans l’indécision. Personne ne veut que l’Europe soit considérée comme indigne de confiance ou incapable de prendre les décisions qu’elle a elle-même préparées», avait-il souligné, ajoutant que «ce jour restera dans notre histoire. Que ce soit bon ou mauvais pour nous, l’histoire capturera tout».

La Moldavie et la Géorgie aussi

L’issue aura finalement été positive pour Kiev, même si rien n’est encore acquis. «Il faut savoir que l’Ukraine ne va pas devenir dès demain membre de l’UE, mais le plus important était aujourd’hui (lire hier) de démontrer que l’on ne va pas laisser seuls les Ukrainiens», appuie Luc Frieden.

Le feu vert accordé à l’Ukraine ne doit pas faire oublier que le sommet européen a aussi validé l’ouverture de négociations d’adhésion avec la Moldavie, «autre pays sous la menace de la Russie». La Géorgie hérite du statut de candidat à l’adhésion. La Bosnie-Herzégovine se rapproche aussi de Bruxelles. «Sans une UE forte basée sur nos valeurs fondamentales, on ne sera pas à même de garantir la paix et la stabilité de l’Europe», termine le nouveau Premier ministre, qui a rapidement réussi à trouver ses marques au Conseil européen.

L’enveloppe de 50 milliards d’euros encore en négociation

Le veto sur l’ouverture des négociations d’adhésion n’a pas été le seul à avoir été émis par la Hongrie. Viktor Orban s’est aussi farouchement opposé au déblocage d’une nouvelle enveloppe financière de 50 milliards d’euros destinée à l’Ukraine. Tard hier soir, les chefs d’État et de gouvernement étaient encore occupés à chercher un compromis sur ce point, également essentiel aux yeux du Luxembourg.

«Le soutien politique est primordial, mais il faut aussi savoir que si l’Ukraine se retrouve privée de moyens financiers, le pays va s’écrouler. Si elle perd la guerre, la Russie pourra continuer à appliquer sa méthode qui nous rappelle ce qui est arrivé au Luxembourg durant la Seconde Guerre mondiale», soulignait hier matin le Premier ministre, Luc Frieden.



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