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Un porte-conteneurs chinois et un cargo russe sont au centre de l’enquête sur le sabotage présumé du gazoduc Balticconnector


Depuis le 8 octobre, le gazoduc Balticconnector, qui relie la Finlande à l’Estonie, ne fonctionne plus à cause d’une baisse « inhabituelle » de la pression, due à une fuite. Et selon les autorités finlandaises, celle-ci aurait été provoquée par une « intervention extérieure », laissant ainsi entendre que la piste d’un sabotage n’était pas exclue. Piste d’ailleurs renforcée par les dommages subis quasiment au même moment par deux câbles de communication reliant Tallinn à Helsinki et à Hiiumaa [Suède].

Si cette affaire fait beaucoup moins de bruit que celle du sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2 [et dont on ignore encore les tenants et les aboutissants], l’Otan a annoncé, le 19 octobre, qu’elle allait renforcer sa surveillance des infrastructure sous-marines en mer Baltique, via des vols de d’avions de patrouille maritime supplémentaires et le déploiement de drones ainsi que celui de quatre unités du SNMCMG1 [Groupe permanent de lutte contre les mines de l’OTAN 1]. Ce dispositif sera complété par des AWACS.

« Nous continuons à suivre la situation de près et nous restons en contact étroit avec nos alliés, l’Estonie et la Finlande, ainsi qu’avec notre partenaire, la Suède », a commenté Dylan Whiter, le porte-parole par intérim de l’Alliance. « L’Otan continuera d’adapter son dispositif maritime en mer Baltique et prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des alliés », a-t-il assuré.

Pourtant, après le sabotage des gazoducs NordStream 1 et NordStream 2, en septembre 2022, l’Otan avait pris des mesures pour renforcer la surveillance de la Baltique, via notamment la création d’une « cellule de coordination dédiée aux infrastructures sous-marines », premier pas vers l’établissement d’un Centre maritime Otan pour la « sécurité des infrastructures sous-marines critiques au sein du Commandement maritime allié ».

Quoi qu’il en soit, les investigations sur l’incident concernant le gazoduc Balticconnector progressent. Le 19 octobre, le Bureau national d’enquête finlandais a fait savoir que des « échantillons » avaient été prélevés sur le site grâce à une coopération avec les forces armées et la garde cotière. Il ne reste maintenant plus qu’à les analyser.

Par ailleurs, deux navires présents au moment des faits ont attiré l’attention des enquêteurs finlandais, à savoir le porte-conteneurs chinois Newnew Polar Bear et le cargo russe à propulsion nucléaire Sevmorput. Il se trouve que, selon le système AIS, qui permet de suivre le trafic maritime, ces deux navires ont été repérés à peu près au moment où les deux câbles de communication et le gazoduc ont été endommagés.

Cependant, d’autres navires – dont l’identité n’a pas été précisée – sont également soupçonnés par les services finlandais, lesquels n’ont pas évoqué le navire de recherche russe « Sibiriakov », qui s’était apparemment intéressé de près au Balticconnector quelques jours plus tôt.

En attendant, c’est bien sur le Newnew Polar Bear et le Sevmorput que les soupçons se concentrent. D’ailleurs, ce 20 octobre, le ministère finlandais des Affaires étrangères a fait savoir qu’il venait de contacter la Chine et la Russie par la voie diplomatique afin d’obtenir une aide pour établir un contact avec les deux navires en question.

Photo : Le « Sevmorput »





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