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Un navire américain a été visé par des missiles après avoir empêché le détournement d’un chimiquier en mer Rouge


Le 23 novembre, pour la seconde fois en une semaine, le « destroyer » américain USS Thomas Hudner a intercepté et détruit plusieurs drones lancés depuis une zone contrôlée par les rebelles Houthis [soutenus par l’Iran] au Yémen, alors que, faisant partie du groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald R. Ford, déployé en Méditerranée orientale, il patrouillait en mer Rouge.

Le communiqué publié peu après cet incident par le commandement militaire américain pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale [US CENTCOM], n’a pas précisé si ces drones « kamikazes » [ou MTO, pour munitions téléopérées] visaient spécifiquemement l’USS Thomas Hardner au moment de leur destruction ou s’ils devaient s’abattre dans le sud d’Israël, les rebelles Houthis ayant pris fait et cause pour le Hamas, notamment depuis que Tsahal a lancé un opération aéro-terrestre dans la bande de Gaza en réponse aux attaques du 7 octobre.

Cela étant, une semaine plus tôt, le chef des Houthis Abdel Malek al-Houthi, avait menacé de s’en prendre à tout navire israélien susceptible de croiser au large des côtes yéménites. Ces menaces n’ont pas tardé à être mises à exécution.

En effet, le 19 novembre, et alors que l’International Maritime Security Construct [IMSC] avait appelé à la prudence et émis des recommandations aux navires commerciaux devant transiter par la mer Rouge, le Galaxy Leader, un roulier battant pavillon des Bahamas et appartenant à la société britannique Ray Car Carriers, contrôlée par l’homme d’affaires israélien Abraham Rami Ungar, a été arraisonné à l’issue d’un assaut héliporté mené par les rebelles Houthis. Le navire a ensuite été détourné vers le port de Hodeida [Yémen], situé à environ 150 km de la position où il a été capturé.

Les rebelles Houthis ont probablement tenté de rééditer ce coup de force avec le M/V Central Park, un chimiquier immatriculé au Libéria et exploité par Zodiac Maritime, une société contrôlée par le milliardaire israélien Eyal Ofer, établi à Monaco. Mais selon un mode opératoire différent.

En effet, le 26 novembre, cinq hommes armés sont montés à bord du chimiquier, qui naviguait alors dans le golfe d’Aden, à environ 54 nautiques au large des côtes somaliennes, avec une cargaison d’acide phosphorique. Cependant, l’effet de surprise n’a pas joué puisque l’équipage a eu le temps de donner l’alerte et de se réfugier dans la « citadelle » du navire, c’est à dire un compartiment blindé prévu justement pour éviter toute capture en cas d’acte de piraterie.

Alertés par cette tentative de détournement, le « destroyer » USS Mason ainsi qu’un navire de la Force maritime d’autodéfense japonaise, ont rapidement rejoint le M/V Central Park.

Ne pouvant pas compter sur la « coopération » des marins du chimiquier, les assaillants ont pris la fuite à bord d’un skiff et mis le cap vers le Yémen. Seulement, comme l’explique l’US CENTCOM, ils ont été poursuivis et capturés par l’USS Mason [qui a dû mettre en oeuvre au moins l’un de ses deux hélicoptères embarqués MH-60R SeaHawk].

Pour autant, l’affaire n’en est pas restée là… Quelques heures plus tard, toujours selon l’US CENTCOM, deux missiles balisitiques « à courte portée » ont été tirés depuis des zones contrôlées par les rebelles Houthis, en direction de l’USS Mason et du M/V Central Park. Ces deux engins sont « tombés dans le golfe d’Aden, à environ dix nautiques des navires », a précisé le commandement américain.

Cette tentative de détournement du M/V Central Park a fait suite à l’attaque du porte-conteneurs CMA CGM SYMI [rebaptisé récemment Mayet], au nord de l’océan Indien. Loué par Eastern Pacific Shipping, une société installée à Singapour et contrôlé par l’homme d’affaires israélien Idan Ofer [le frère d’Eyal Ofer, ndlr], ce navire a été visé par un drone « kamikaze » de type Shahed 136, le 24 novembre, soit quelques jours après avoir appareillé du port Jebel Ali [Dubaï]. Cette attaque a causé « quelques dégâts mineurs à la coque », a précisé son armateur. À noter que le cargo avait éteint son transpondeur afin d’éviter d’être pris pour cible…





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