Un gastro-entérologue explique pourquoi vous avez sommeil après un gros repas

Les fêtes de fin d’année approchent et, avec elles, les repas copieux en famille. Foie gras, saumon fumée, dinde, pommes de terre, fromage, bûche de Noël… Il n’est pas rare qu’après ce genre de repas, vous ayez envie de vous allonger et faire une bonne sieste digestive. Mais à quoi est dû ce fameux coup de barre ? D’après le Dr Deepinder Goyal, gastro-entérologue chez Gastro Health à Orlando (Floride) interrogé par le Huffpost, trois causes peuvent l’expliquer.

La première, et pas des moindres, est tout simplement le fait que d’avoir mangé un repas trop riche (et notamment, trop riche en glucides). La seconde est la consommation d’alcool. Quant au troisième coupable, il s’agit du stress généré par les préparatifs des fêtes.

Somnolence postpandriale : la faute aux glucides

La somnolence postprandiale – cette sensation de somnolence douce que l’on ressent après un gros repas – est fréquente après l’ingestion d’aliments trop riches et/ou d’une trop grande quantité de nourriture. Pourquoi ? Parce que le sang est détourné du cerveau et redirigé vers l’estomac, afin de traiter tout ce surplus de nourriture. « Plus le repas est gros, plus votre sang va vers l’estomac pour faciliter la digestion. Moins de sang dans le cerveau, donc vous vous sentez plus endormi », explique le Dr Rich Joseph, médecin au Brigham and Women’s Hospital de Boston.

Parmi les aliments les plus susceptibles de provoquer un coup de pompe, on peut citer les petits fours, les pommes de terre, le pain ou encore la bûche. Autrement dit, les aliments riches en glucides. « Les aliments qui ont un indice glycémique plus élevé ont tendance à provoquer plus de pics et de chutes ultérieures de la glycémie », souligne le médecin. Cette chute du taux de sucre dans le sang est appelée l’hypoglycémie réactionnelle. C’est aussi elle que vous pouvez ressentir en milieu de matinée, si vous avez tendance à prendre un petit-déjeuner sucré. En plus d’une baisse d’énergie, celle-ci peut provoquer de l’irritabilité, des maux de tête ou encore des difficultés de concentration.

Pour l’éviter, le Dr Joseph préconise d’ajouter des fibres à vos repas de fêtes : salade verte, butternut, haricots verts, gratin de chou-fleur… n’hésitez pas à varier les plaisirs. Mais aussi, de faire le plein de protéines rassasiantes (viande, poisson, oeuf, tofu, seitan, légumineuses…) et de bonnes graisses, afin de contrer les effets léthargiques des glucides. Autrement dit : établissez un menu équilibré.

L’alcool et le stress, également en cause

Les verres de champagne ou les cocktails sirotés à l’apéro, puis le vin consommé au moment du repas (sans oublier, parfois, le fameux « digestif ») contribuent, eux aussi, à provoquer de la fatigue. Hélas, le sommeil qui s’ensuit est souvent loin d’être vraiment réparateur. Et pour cause : « sa qualité peut être altérée par la consommation d’alcool et l’indigestion due à toute la nourriture que vous avez mangée ! », précise le Dr Joseph.

En outre, même si la consommation d’alcool vous rend plus festif et joyeux sur le moment, elle peut en réalité dégrader votre humeur sur le long terme. Cela est en partie dû à la diminution de la qualité du sommeil qu’elle induit. Si vous souhaitez tout de même trinquer avec un verre d’alcool, essayez de le faire plus tôt dans la journée (par exemple, uniquement au déjeuner) – ou au moins plusieurs heures avant le coucher.

Enfin, le stress dû aux embouteillages, aux déplacements avec des enfants, aux retards de vols ou encore aux tensions familiales peut aussi altérer la qualité du sommeil durant les fêtes de fin d’année. Une fois les festivités terminées, la pression a tendance à se relâcher et la fatigue pourrait alors vous rattraper.