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tout report de la présidentielle est une agression à la démocratie


L’Etat de droit n’a jamais été dans une si grande déliquescence au Sénégal. Après moult affrontements pour écarter un candidat, le favori pour ainsi dire, le régime finissant de Macky Sall se cherche des possibilités de prolonger sa survie. D’où le report de la présidentielle agitée ça et là et qui serait le motif de l’adresse à la Nation du président ce samedi.

Il ne lui aurait pas suffi de mettre en prison Ousmane Sonko pour faciliter l’accession au pouvoir de son dauphin. Il ne lui a pas suffi non plus d’emprisonner des identités remarquables de l’appareil qui accompagne le maire de Ziguinchor et jadis super favori à la présidentielle du 25 février. Même le choix de son meilleur profil parmi ses proches, Amadou Ba, ne le rassure plus. Voilà qu’à 24 heures du démarrage de la campagne électorale l’on annonce que Macky Sall devra tenir un discours.

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Rien n’aurait justifié cette adresse à la nation qui, quel qu’en soit le contenu, a déjà plongé les Sénégalais dans une situation anxiogène. Dans un Sénégal normal et normé, une telle opération n’aurait jamais pu être imaginée. Mais avec le Chef de l’Etat actuel, les limites de l’orthodoxie ont toujours été défiées au point que rien ne surprend plus. Même les observateurs politiques les plus avisés n’osent plus s’aventurer à dresser des hypothèses ou faire des pronostics.

Depuis quand, dans le Sénégal de Macky Sall, le Pds a-t-il autant de poids pour faire dérailler le processus électoral? Comment aurions-nous pu deviner que la ligue entre ce parti et celui sorti de ses gironds, l’Apr de Macky Sall, se ligueront un jour pour enterrer la démocratie au Sénégal. Au-delà du débat technique et juridique qui indique clairement que le président ne peut pas intervenir à cette étape du processus électoral, rien que le simple fait de s’attaquer au Conseil constitutionnel de façon si véhémente montre les velléités de ces deux formations politiques.

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Il est de plus en plus clair que la ligue antidémocratique ne veut pas parler d’élection. De quoi ont-ils peur? De quoi l’Apr et le Bennoo ont-ils vraiment peur après tout le temps pris par leur patron pour choisir son dauphin? Le meilleur d’entre eux. Qu’à cela ne tienne, leurs agitations montrent nettement une attitude défaitiste et surtout une arrogance notoire envers les citoyens électeurs.

Pourtant, même au sein de Bennoo Bokk Yaakaar, de nombreuses personnalités ont affiché leur désaccord à toute idée de report et beaucoup d’autres attendent ce discours pour sûrement faire leur baluchon. On ne soutient pas une entreprise suicidaire, et certains ne participeront jamais à la mise à mort de l’Etat de droit, qui doit survivre aux fossoyeurs de la République. Dès lors, il est clair que le PR n’a pas un éventail de choix à opérer dans son discours annoncé. Toute décision autre que la confirmation de la date de la présidentielle- ce qui n’aurait même pas dû être- serait nulle et les conséquences qui en découleraient devront être assumées par le Chef de l’Etat lui-même.

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A la vérité, il faut reconnaitre que les juges constitutionnels ont pris des décisions qui ne font pas l’unanimité parfois. Mais il n’y a pas que Karim Wade qui a été recalé, d’ailleurs son cas est flagrant et lui-même sait qu’il ne doit pas participer à la présidentielle puisque la déchéance de sa nationalité française est intervenue tardivement. Quand les soutiens de Sonko exigent le maintien de l’élection malgré la mise à l’écart injuste de leur plan A et la non libération de leur plan B, on se demande bien pourquoi la ligue antidémocratique a peur d’y aller.

En tout cas, de cette adresse à la nation dépend la suite des évènements. Il ne s’agit plus d’affaire de Pastef, une dissolution du Conseil constitutionnel et un report du scrutin seraient un coup de nez fait à la démocratie sénégalaise et les citoyens apprécieront. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude; s’il y a à accuser c’est le « ni oui, nin non » et non le Conseil constitutionnel.



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