Suspension des chaînes étrangères au Burkina Faso : une décision controversée
Le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a récemment annoncé la suspension de deux chaînes étrangères, la BBC et la Voix de l’Amérique (VOA), pour une durée déterminée. Cette décision fait suite à la diffusion par ces médias d’un rapport controversé du groupe de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) dénonçant un présumé massacre de populations civiles par l’armée burkinabè.
Selon une note publiée jeudi soir par le CSC, la BBC et la VOA ne sont plus autorisées à émettre sur le territoire burkinabé pendant une période de deux semaines. Le CSC a justifié cette suspension en dénonçant le contenu de l’article relayé par ces médias, qualifiant les déclarations de « péremptoires et tendancieuses » à l’encontre de l’armée burkinabè, sans éléments de preuve tangibles.
Le rapport de HRW, publié plus tôt, accusait les forces armées du Burkina Faso d’avoir massacré des dizaines de civils dans deux villages du nord du pays. Il citait des témoins et des survivants affirmant que l’armée aurait ouvert le feu sur les habitants, les accusant de coopération avec les djihadistes.
En plus de la suspension des chaînes, le CSC a également ordonné aux fournisseurs d’accès à internet (FAI) de bloquer l’accès aux sites internet et aux plateformes numériques de la BBC, de la VOA et de HRW à partir du Burkina Faso.
Cette décision du CSC a suscité une vive controverse, certains la qualifiant de restriction de la liberté de la presse et d’entrave à l’accès à l’information. D’autres estiment que le gouvernement burkinabè cherche à étouffer les critiques et à empêcher la diffusion de rapports embarrassants sur les actions de l’armée.
Dans un contexte où la liberté de la presse est déjà fragile dans de nombreux pays, cette décision soulève des préoccupations quant au respect des droits de l’homme et à la transparence des actions des autorités.
