Schmit et Lenert ne se présenteront pas aux européennes

Nos confrères de RTL Radio annoncent, ce lundi, que le commissaire européen sortant du Luxembourg, Nicolas Schmit – désigné tête de liste de la famille socialiste européenne – renonce à se présenter sur la liste du LSAP. L’ancienne ministre Paulette Lenert, un moment pressentie pour participer aux élections européennes, est aussi hors course.

À quoi va rassembler la liste du LSAP aux élections européennes du 9 juin ? Jusqu’à ce lundi matin, il était uniquement acquis que Marc Angel, un des vice-présidents sortants du Parlement européen, sera une des têtes de liste du Parti socialiste luxembourgeois.

Aussi bien Nicolas Schmit, le commissaire du Luxembourg – en outre désigné comme tête de liste (Spitzenkandidat) du Parti socialiste européen – a annoncé, lors de l’émission «Invité de la rédaction» sur RTL Radio, qu’il ne va pas se présenter, en parallèle, sur la liste de son parti.

La priorité donnée à Marc Angel

«Je ne compte pas faire de l’ombre à Marc Angel. Ensuite, je ne vise pas un siège de député européen mais, en tant que Spitzenkandidat du PSE, la présidence de la Commission européenne, ou a minima un autre haut poste dans le prochain exécutif de l’UE», a expliqué l’intéressé.

Comme déjà évoqué dans nos colonnes, la nomination de Nicolas Schmit comme tête de liste européenne du PSE – l’officialisation aura lieu le 2 mars, lors d’un congrès du PSE, organisé à Rome – met dans l’embarras le nouveau gouvernement CSV-DP. En effet, les deux partis s’étaient accordé à proposer l’ex-eurodéputé Christophe Hansen, élu le 8 octobre dernier à la Chambre des députés, comme prochain commissaire européen du Luxembourg.

La donne risque de changer, à condition que Nicolas Schmit signe avec le PSE un solide score au scrutin européen du 9 juin. En 2019, le Spitzenkandidat, Franz Timmermans, a décroché un des postes de vice-présidents, grâce à la confirmation du PSE comme deuxième parti dans l’hémicycle européen.

Il avait préparé le terrain dès novembre dernier

Nicolas Schmit ne cache pas vouloir imiter son collègue néerlandais. Dès novembre, il avait annoncé dans nos colonnes qu’il ne comptait pas forcément «postuler» pour obtenir un second mandat à Bruxelles. «Mais je tiens à rappeler que le gouvernement sortant, où le CSV n’était pas membre, a bien soutenu la candidature de Jean-Claude Juncker pour devenir président de la Commission européenne», avait souligné l’ancien ministre du Travail, lui-même désigné, en 2019, par le gouvernement tricolore (DP, LSAP, déi gréng) pour devenir commissaire. Vu la victoire du PPE (Parti populaire européen) au scrutin, l’exécutif, emmené par Xavier Bettel (DP), avait décidé de ne pas bloquer la voie à son prédécesseur comme Premier ministre luxembourgeois.

«Il n’y a donc pas de règle établie pour le choix du commissaire. De toute façon, il reviendra au président ou à la présidente de faire part de ses idées aux États membres, qui choisissent et proposent en fonction de celles-ci un candidat», avait ajouté Nicolas Schmit dans notre «Interview du lundi».

Prochain commissaire : Frieden botte en touche

Interrogé en marge du dernier sommet européen, le nouveau Premier ministre, Luc Frieden (CSV), avait encore botté en touche. «On va discuter le moment venu de la nomination du prochain commissaire du Luxembourg», était-il venu préciser.

Nicolas Schmit, en cas de mise à l’écart par le gouvernement conservateur-libéral, se retrouverait alors sans mandat politique une fois la nouvelle Commission européenne formée.

Qui aux côtés de Marc Angel?

Au Luxembourg, il reste à trancher qui va devenir aux côtés de Marc Angel la co-tête de liste du LSAP. Ce ne sera pas Paulette Lenert, qui a confirmé ce lundi, sur demande de RTL, qu’elle n’allait également pas se présenter aux élections européennes.

Il s’agit d’une surprise dans la mesure où l’ancienne Vice-Première ministre et tête de liste du LSAP pour les élections législatives de 2023, avait laissé entrevoir une candidature.

Assselborn, le troisième ténor à renoncer

L’ancien ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn, qui n’avait pas exclu d’office une candidature, s’est également retiré de la course, mettant en même temps un terme à sa carrière politique longue de 40 ans. «Toutes ces années, j’ai essayé de servir au mieux le grand public, tant au niveau municipal, national qu’européen et international. J’ai l’impression que toutes ces années ont laissé des traces et que même les hommes politiques ne sont pas intemporels», avait expliqué, le 19 janvier dernier, l’ex-doyen des chefs de la diplomatie de l’UE sur son compte Facebook.

Au plus tard le 17 mars, date du congrès européen du LSAP, on sera fixé sur la liste socialiste. À la même occasion, le Parti socialiste va présenter et adopter son programme électoral pour le scrutin du 9 juin.