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Santé mentale et soutien psychosocial : les cliniques mobiles de l’OIM portent des fruits


Bambram G., victime des violences pendant les crises dans le Logone Birni, en est un heureux bénéficiaire.

« Le 05 décembre 2021 lorsque le conflit a éclaté, j’étais ici auLogone Birni. Ma femme et mes enfants étaient au village où j’avais ma maison et mes biens, à 04 kilomètres de moi. Je marchais au milieu des foules puis à un moment, j’ai été attaqué. J’ai été battu au point d’avoir une blessure à l’épaule. J’ai reçu les premiers soins au centre de santé du Logone Birni, avant d’être évacué à Kousseri où j’ai été soigné. Après ma sortie de l’hôpital, j’ai commencé à vivre dans la peur, à réfléchir tout le temps. Ce qui m’a fait perdre beaucoup de poids et avoir des palpitations de cœur au point de trembler. »

D’un air triste, Bambram G., la quatre vingtaine proche, raconte ainsi comment ont commencé ses troubles de santé mentale. Il est l’une des victimes du conflit communautaire qui a opposé en 2021 les Arabes Choa aux Mousgoum dans l’arrondissement du Logone Birni. En plus d’avoir été physiquement atteint, Bambram G. avait perdu tous ses biens dans le conflit. Sa maison avait été incendiée, son bétail avait été tué et ses chants brûlés.

Le déclic

Au cours d’une séance de sensibilisation sur la santé mentale menée par les relais communautaires, Bambram. G. a été informé du déploiement dans le Logone Birni des équipes mobiles de santé mentale et soutien psychosocial de l’Organisation Internationale pour les Migration (OIM). C’est ainsi qu’il a pris part à ce rendez-vous et a exposé son problème lors d’une séance d’écoute avec le Chargé de santé mentale et soutien psychosocial de l’OIM, Jean Calvin Mahop. Selon ce dernier, Bambram G. souffrait d’une « Détresse psychologique post-crise ».

C’est ainsi que des conseils lui ont été prodigués afin qu’il puisse recouvrer sa santé mentale. « Maintenant je fais du sport, je ne réfléchis plus beaucoup […] Grâce aux conseils que j’ai reçus et que je m’efforce de mettre en pratique, je vais beaucoup mieux, je n’ai même plus les palpitations de cœur », confie Bambram G. Comme lui, de nombreuses personnes au sein des communautés du Logone Birni souffrent de troubles mentaux causés par les conflits. En témoigne la centaine d’hommes, femmes et enfants rassemblée ce 04 octobre 2023 à l’esplanade du centre de santé du Logone Birni pour être pris en charge par l’équipe déployée ce jour.

Des soins de proximité

Les victimes des violences font généralement face à des facteurs de stress qui peuvent entraîner des répercussions immédiates à court et à long terme. Cela inclut l’exposition à la violence, la séparation ou la perte d’êtres chers, les mauvaises conditions de vie, l’indigence, l’insécurité alimentaire, les blessures physiques, les maladies et le manque d’accès à des services tels que les soins de santé, l’éducation et l’aide sociale.

Selon Clarnette Sodon, à travers ses « cliniques mobiles », l’OIM souhaite « apporter des soins de proximité aux personnes mentalement affectées par des crises » afin que celles-ci retrouvent leur santé mentale. La chargée de santé mentale et soutien psychosocial ajoute que « Cette stratégie a été mise en place afin de répondre aux besoins des communautés en termes de santé mentale, la localité ne disposant pas de spécialiste en la matière ».

L’élément déclencheur

Les violences avaient éclaté suite à une dispute entre des personnes issues des deux communautés locales autour d’un point d’eau. Le conflit qui s’était rapidement propagé avait causé des dégâts importants. Au moins 44 personnes avaient perdu la vie et 100 autres avaient été blessées. Des incendies déclenchés avaient détruit des habitations, ainsi que diverses infrastructures socioéconomiques. Plus de 36 000 personnes s’étaient déplacées à l’intérieur du pays, et 35 000 autres sont allés vers le Tchad à la recherche de la sécurité. Ce qui avait affecté de nombreuses personnes, y compris celles retournées aujourd’hui.

Par Koreta Eyebe



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