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Révélations exclusives : voici comment Paul Biya a géré et écarté un ennemi de Ngoh Ngoh dans un fumant dossier

Jeune Afrique revient avec des révélations exclusives dans le dossier Savannah Energy. Une bataille d’influence secoue la société Cotco, gérante du pipeline reliant le Tchad au port de Kribi, avec des répercussions sur la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et son administrateur-directeur général, Adolphe Moudiki. Lors du conseil d’administration de Cotco qui s’est tenu le 4 juillet, Moudiki a été exclu de la réunion, tandis que de nouveaux dirigeants ont été désignés, reflétant une récente prise de contrôle majoritaire par le Tchad.

La gendarmerie camerounaise a dû intervenir pour expulser Nicolas de Blanpré, représentant de Savannah Energy, et Stéphane Soumahoro, secrétaire général de Cotco, qui étaient soutenus par Moudiki et Savannah Energy. Cette situation a été marquée par la nationalisation des actifs de Cotco par le gouvernement tchadien et la révocation des administrateurs de Savannah Energy lors d’une Assemblée générale ultérieure. Face à la menace de fermeture de l’oléoduc, les gouvernements des deux pays ont accéléré la nomination de nouveaux dirigeants.

Ces événements mettent en lumière les tensions croissantes entre Adolphe Moudiki et le président Paul Biya. Depuis les révélations sur les pots-de-vin versés par Glencore aux hauts responsables de la SNH, Moudiki a été tenu à l’écart par le président, et ses tentatives de prendre le contrôle de Cotco et d’obtenir une rétrocession de parts au Tchad ont été mal perçues.

La situation actuelle soulève également des questions plus larges sur la réforme nécessaire du secteur pétrolier camerounais. Des propositions ont été soumises à Paul Biya, notamment la création d’un ministère du Pétrole et une scission de la SNH en deux entités distinctes. Une serait chargée de la gestion des participations de l’État dans les entreprises du secteur, tandis que l’autre serait un véritable opérateur pétrolier engagé dans l’exploration et l’exploitation des gisements tant nationaux qu’étrangers.

Il est clair que des changements profonds sont nécessaires pour réformer l’architecture institutionnelle du secteur pétrolier camerounais et restaurer la confiance dans la gestion des ressources pétrolières du pays. Les récents développements au sein de Cotco et de la SNH montrent que les enjeux sont élevés et que des décisions importantes doivent être prises pour assurer une gestion transparente et efficace du secteur pétrolier au Cameroun.

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