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Réintégration du Gabon à la CEEAC : un pas vers la normalisation ou un précédent dangereux ?


Suite à une suspension de près de six mois après un coup d’État survenu le 30 août 2023, le Gabon vient d’être réintégré au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), selon l’annonce du 10 mars faite par Régis Onanga Ndiaye, le ministre gabonais des Affaires étrangères et de l’intégration.

La levée des sanctions a été décidée lors de la conférence des chefs d’État de la CEEAC à Malabo, en Guinée équatoriale, marquant ainsi la fin de l’exclusion du Gabon de cette communauté économique regroupant 11 pays. Le ministre des Affaires étrangères gabonais, Régis Onanga Ndiaye, a souligné que les chefs d’État ont également réaffirmé le maintien définitif du siège de la CEEAC à Libreville, exprimant la gratitude du gouvernement gabonais envers ces décisions.

La suspension du Gabon, décidée en réponse au coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba le 30 août 2023, a privé le pays des avantages et de la solidarité prévus au sein de la CEEAC. Cependant, cette réintégration ne manque pas de susciter des débats quant à ses implications et aux messages qu’elle pourrait envoyer.

Depuis la suspension en septembre 2023, le président gabonais actuel, Brice Clotaire Oligui Nguema, a entrepris des démarches diplomatiques, rencontrant notamment son homologue camerounais Paul Biya pour plaider en faveur de la levée de la suspension. Cette réintégration marque donc une victoire diplomatique pour le Gabon, mais soulève des questions quant à la manière dont la CEEAC traite les coups d’État et leurs auteurs.

Certains considèrent cette réintégration comme une normalisation des relations avec le Gabon, permettant au pays de retrouver sa place au sein de la communauté régionale. Cependant, cela pourrait également être interprété comme un précédent dangereux, remettant en question les principes démocratiques de la CEEAC, qui condamne normalement les coups d’État et les putschistes.

Il reste à voir comment la réintégration du Gabon affectera les dynamiques politiques au sein de la CEEAC et si cela ouvrira la voie à une réévaluation des protocoles en cas de changements de régime par des moyens non démocratiques. La décision des chefs d’État de réintégrer le Gabon peut être interprétée comme un geste de clémence, mais elle soulève également des préoccupations quant à la cohérence des valeurs démocratiques au sein de la communauté régionale.





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