que vont devenir les magasins menacés de fermeture en France ?
Le tribunal de commerce de Paris a rendu une décision sans surprise et qui était attendue par de nombreux experts ce lundi 26 février. Les juges ont validé le plan de reprise présenté par les investisseurs. Ils ont scellé l’avenir du groupe Casino qui était en grande difficulté financière. Le sort des nombreux magasins du groupe en France est désormais connu.
« Il y a lieu d’adopter le projet de plan de sauvegarde accélérée présenté par la société » Distribution Casino France, a jugé le tribunal, comme le relate un article paru sur le site du journal Le Figaro. « C’était ça ou le redressement judiciaire« , a réagi Laurent Milazzo, délégué syndical CFDT au Comité social économique central de DCF suite à l’annonce des juges. Ce géant de la distribution française était en effet dans une situation pour le moins difficile. Et c’est dorénavant un consortium emmené par l’homme d’affaires tchèque Daniel Kretinsky qui prend les commandes de la société.
Le sort des magasins Casino est connu
Si le groupe est sauvé, le sort de tous les magasins ne sera pas le même. En effet, la société créée par Geoffroy Guichard comprend non seulement les enseignes Casino Supermarchés, Géant Casino ou le Petit Casino mais aussi Monoprix, Franprix, Vival, Spar et Naturalia. Autant dire une myriade de points de vente qui en connaissent maintenant un peu plus sur leur avenir.
crédit photo : Shutterstock L’enseigne d’un magasin Franprix
Début janvier, ce sont ainsi pas moins de 288 magasins qui ont été cédés à la concurrence. Intermarché, Carrefour et surtout Auchan ont racheté « la quasi-totalité des magasins de grande taille, supermarchés et hypermarchés, qui portent l’enseigne historique du distributeur d’origine stéphanoise. » L’opération a été conclue dans l’urgence et permet de sauver ces enseignes qui étaient pour la plupart déficitaires en 2023.
Les clients des magasins Casino vont devoir s’habituer au changement
Le transfert va se faire en « trois vagues successives entre fin avril et début juillet ». Il concerne pas moins de 12 000 salariés sur les 55 000 que compte le groupe. Les clients qui avaient l’habitude de faire leurs courses dans un hypermarché ou un supermarché Casino doivent donc s’attendre à ce que leur magasin change d’enseigne dans les prochains mois.
« À partir du mois d’avril, l’équipe de direction, emmenée par son directeur général Philippe Palazzi, mettra en œuvre un plan ambitieux de réorganisation, d’investissement et de modernisation pour asseoir le développement des enseignes du groupe. », a indiqué le groupe de repreneurs dans un communiqué. Et cette réorganisation devrait surtout se faire autour des enseignes Franprix et Monoprix.
Le groupe Casino était plombé par une dette abyssale
D’ailleurs, le directeur général a indiqué en janvier qu’il est prévu d’investir pas moins de 300 millions d’euros par an. Les investisseurs ont déjà dû mettre la main au porte-monnaie en apportant pas moins de 900 millions d’euros pour sauver le groupe historique. Le tribunal de commerce a évalué la dette de Casino a pas moins de 8 milliards d’euros en 2023. Mais le démantèlement annoncé ne fait pas que des heureux, notamment auprès des syndicats. « On se réserve le droit de faire appel de la décision du tribunal dans le délai de 10 jours, avant la constitution le mois prochain du nouveau conseil d’administration », a averti Jean Pastor, délégué syndical central CGT.
crédit photo : Shutterstock Caddies d’un supermarché Casino
Quant à Daniel Kretinsky, il s’est réjoui de la décision. « Après des semaines si incertaines, où la menace était de disparaître, le moment va maintenant venir de redonner des moyens et par là même du souffle au groupe Casino, redimensionné, réorganisé et désendetté. », a déclaré le financier. Mais il a préféré prévenir : « Le chemin sera encore long, avec des moments difficiles et requerra beaucoup d’efforts de tous. »
